La situation au Sahara occidental figure toujours sur la liste des seize territoires qui demeurent, à ce jour, non autonomes et pour lesquels l'ONU s'est engagée, par le biais du comité spécial, à mettre en œuvre les conditions nécessaires à l'autonomie. Le Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a examiné, au deuxième jour de sa reprise de session, les questions du Sahara occidental, de Guam et des îles Vierges américaines. Intervenant sur cette question, Ahmed Boukhari, le représentant du Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), a qualifié d'“anachronisme” le conflit au Sahara occidental, qui est une conséquence, selon lui, de l'occupation marocaine, elle-même juridiquement infondée depuis son origine. Estimant que seule la négociation, sous les auspices de l'ONU, permettra de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable et qui garantisse au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination, le représentant sahraoui a regretté que le Maroc “refuse les nombreux plans de paix approuvés par le Conseil de sécurité et le Front Polisario depuis des décennies”. Convaincu que la voie référendaire est la plus à même d'instaurer à terme entre les deux pays une relation propice à un développement socioéconomique mutuel et à stabiliser la région, Ahmed Boukhari a souhaité que les Nations unies poursuivent, dans le respect de la légalité internationale, le Cycle de négociations de Manhasset. Au cours de la séance, le Comité des vingt-quatre a adopté sans vote un projet de résolution par lequel l'Assemblée générale demanderait aux puissances administrantes de communiquer régulièrement au Secrétaire général les renseignements visés à l'alinéa e de l'article 73 de la Charte et soulignerait qu'il importe que le Comité soit informé des vues et des vœux des peuples des territoires non autonomes. Le représentant de Cuba a déclaré que la situation du peuple sahraoui, en lutte depuis trente ans pour pouvoir exercer son droit à l'autodétermination, continue de relever de la responsabilité directe des Nations unies. Il s'agit d'une question de décolonisation dont l'issue repose sur l'application pleine et entière de la résolution 1415 de l'assemblée générale, a dit le représentant. Il a estimé que le peuple sahraoui doit pouvoir choisir son avenir sans subir de pression, comme le prévoient plus de 40 résolutions adoptées depuis que le Sahara occidental a été placé sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU en 1976. Le peuple sahraoui a besoin de l'appui de la communauté internationale, a-t-il ajouté. Le représentant de la République bolivarienne du Venezuela a souscrit à la déclaration de Cuba, en appelant de ses vœux l'organisation d'un référendum permettant au peuple sahraoui de s'exprimer librement et de choisir, sans avoir à subir de pression, son avenir. Après être revenu longuement sur l'historique du conflit du Sahara occidental, Ahmed Boukhari a estimé que l'occupation coloniale du Maroc, qui dure depuis plus de vingt ans, était devenue anachronique, au-delà même du fait que cette invasion est considérée depuis l'origine comme infondée sur le plan juridique. Rappelant que l'occupation marocaine a poussé le peuple sahraoui à lutter pour l'exercice de son droit à l'autodétermination, M. Boukhari a noté qu'à la différence de la Mauritanie, qui s'est retirée du territoire en 1979 après avoir qualifié le conflit dans la région de “fratricide”, le Maroc, de son côté, n'a eu de cesse de renforcer son occupation. Il a ensuite affirmé qu'il n'existait aucune autre voie que celle de la négociation, sous les auspices de l'ONU, afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable et qui garantisse au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. Le Maroc fait la sourde oreille en refusant, pour de mauvaises raisons, les nombreux plans approuvés par le Conseil de sécurité et le Front Polisario depuis des décennies, a encore dit M. Boukhari. Il conteste la composition du corps électoral envisagé dans le cadre de la tenue du référendum sur l'autodétermination, tout en revendiquant une souveraineté sur le Sahara occidental qu'aucun pays au monde, ainsi que les Nations unies et l'Union africaine, n'ont reconnu, a indiqué le pétitionnaire.Il a abouti à la conclusion que le règlement de la situation du Sahara occidental requérait la mise en place d'un processus de décolonisation pour donner au peuple sahraoui les clefs de son destin sans qu'aucune pression ne soit exercée sur ses composantes. Le Front Polisario continuera de tendre la main au Maroc, a-t-il dit, convaincu que seule la voie référendaire est viable et en vue d'établir à terme entre les deux pays une relation stratégique propice à un développement socioéconomique mutuel. Il dira également que depuis 2003, l'attitude du Maroc est surprenante, et empêche la tenue du référendum qu'il avait pourtant approuvé, tout en se livrant à une répression inutile dans les zones occupées et à une exploitation illégale de nos ressources. K. A./Agences