Les participants au séminaire sur cheikh Ahmed Sahnoun, organisé par le mouvement El Islah samedi à l'hôtel Safir à Alger, ont mis en exergue les qualités de "meneur d'hommes", d'"éducateur" de cet homme qui a consacré sa vie à sa patrie et à la propagation des idéaux de l'Islam. Dans un message aux participants de la rencontre, le président de l'association des oulémas musulmans algériens, cheikh Abderrahmane Chibane, a relevé que la tenue de cette rencontre coïncidait avec les évènements du 11 décembre 1960, lesquels ont été un "message sans ambages" au monde entier sur le désir ardent des Algériens à recouvrer leur indépendance et leur dignité. Evoquant le parcours nationaliste du défunt pendant la guerre de libération nationale, le président de l'association des oulémas musulmans algériens a mis en évidence le fait que l'autorité coloniale avait demandé en 1959 à cheikh Ahmed Sahnoun de collaborer avec elle sous peine de se voir condamné à mort. Cheikh Chibane n'a pas omis de relever les tentatives du défunt à éteindre la "fitna" et la violence ayant gagné le pays au début des années 1990, soulignant que cheikh Sahnoun avait alors refusé que son nom soit cité pour justifier le recours aux actions armées. A cette occasion, cheikh Chibane a lancé un appel à la jeune génération afin qu'elle s'imprègne de cheikh Sahnoun et de ses semblables considérés comme de "véritable remparts" contre l'acculturation et l'assimilation. Le secrétaire général du mouvement El Islah, Djamel Benabdesslam, a, pour sa part, évoqué les nombreuses qualités de cheikh Sahnoun, relevant au passage qu'il était un "réconciliateur de premier plan". "Au-delà de son charisme qui ne pouvait laisser indifférent et inspirer le respect, cheikh Sahnoun était un homme de coeur et ça lui faisait de la peine de voir ses frères se disputer sur des sujets sur lesquels le bon sens aurait dû primer", a-t-il souligné. Mohamed Tahar Aldjat, membre de l'Association des oulémas musulmans algériens est revenu, lors de son intervention, sur l'inlassable activité du défunt pendant la guerre de libération nationale. "En dépit de son emprisonnement durant de longues années, cheikh Sahnoun n'a pas hésité, une fois sorti de prison, à monter au maquis, déterminé à contribuer à la lutte armé pour chasser l'indus occupant", confie l'imam. Il a fait savoir que cheikh Bachir Ibrahimi, alors président de l'association des oulémas, n'hésitait pas à confier à cheikh Sahnoun les missions les plus difficiles en matière de réconciliation au regard du fait qu'il fut un orateur hors pair, outre ses qualités de persuasion. Le Dr Abderezzak Guessoum, enseignant de philosophie à l'université d'Alger a, pour sa part, relevé que la personnalité de cheikh Sahnoun s'appuyait sur l'aspect religieux et l'amour de la patrie. "Il fut une véritable encyclopédie. Il était poète, journaliste, éducateur, prêcheur de la bonne parole, en sus de l'amour sans limites qu'il portait à sa patrie", a-t-il mis en évidence.