L'efficacité du programme national de lutte contre les leishmanioses a été soulignée jeudi à Oran, à l'occasion de la 14ème journée nationale de parasitologie-mycologie organisée à l'Etablissement hospitalo-universitaire "1er Novembre" (EHUO).Le programme national de lutte contre les leishmanioses, lancé en 2006, a donné des résultats "très satisfaisants", selon les auteurs d'une étude consacrée à la campagne nationale de lutte contre ces maladies parasitaires, présentée à l'occasion de cette journée thématique. Cette étude a été élaborée par un entomologiste et des experts auprès de différents ministères (Santé, Intérieur, Agriculture) et établissements (Institut Pasteur d'Algérie (IPA), Institut national de santé publique, Institut national de la protection des végétaux). Ces spécialistes ont fait état à ce titre d'une baisse sensible de l'incidence de la leishmaniose cutanée qui est passée de 30.227 cas (93,61 cas pour 100.000 hab) en 2005 à 6.764 cas (20,22 cas pour 100.000 hab.) en 2007, alors qu'en 2008 et en 2009 le nombre de cas s'est stabilisé autour de 8.000. "La particularité épidémiologique des leishmanioses rend leur contrôle difficile, parfois aléatoire", ont-ils également estimé, notant que la lutte contre les leishmanioses est une entreprise de longue durée (3 à 5 ans) qui nécessite une coordination intersectorielle et un financement conséquent. Plusieurs méthodes ont été appliquées, les unes ciblant les réservoirs (rongeurs et chiens), les autres l'environnement et l'hygiène du milieu, ont-ils expliqué, soutenant que l'efficacité de la lutte chimique contre le vecteur a été démontrée dans de nombreux pays endémiques par la réduction notable de l'incidence de la maladie. La leishmaniose qui se manifeste sous les formes viscérale et cutanée est une maladie infectieuse transmissible à l'homme par la piqûre d'insecte (phlébotome femelle) à partir du réservoir principal que constituent les rongeurs sauvages. Très présente dans le bassin méditerranéen, la leishmaniose affecte également le chien qui constitue lui aussi, avec d'autres animaux vertébrés, un réservoir de contamination. Une équipe de l'Institut pasteur d'Algérie a présenté dans ce cadre une communication sur la détermination des zones à risque de transmission de la leishmaniose cutanée zoonotique dans la wilaya de Ghardaïa. En se basant sur la localisation des cas de maladie, le réservoir suspecté et la topographie de la zone d'étude, les chercheurs ont pu élaborer un Système d'information géographique qui leur a permis d'identifier comme site à fort risque de transmission les lieux nouvellement construits dans la zone d'extension urbaine, au dessus de 500 mètres d'altitude. D'autres exposés ont été axés sur les modes de transmission moins fréquents comme la contamination congénitale (mère-enfant), la transfusion sanguine, la seringue des toxicomanes et les greffons lors de transplantation d'organe. La rencontre thématique tenue à l'EHU d'Oran a permis en outre aux participants d'aborder les mycoses, maladies dues à des champignons microscopiques pathogènes que l'homme contracte en particulier au contact des chiens et des chats. La mycose provoque des altérations de la peau, du cuir chevelu, des ongles et des muqueuses digestives et génitales, et peut aussi se manifester suite à un séjour hospitalier chez les patients dont le système immunitaire est amoindri (infections nosocomiales).