L'actualité ouest-africaine a été riche en événements durant l'année 2010 marquée notamment par le rétablissement de l'ordre constitutionnel en Guinée, la persistance de la crise en Côte d'Ivoire, le lancement des réformes des secteurs de la défense et de la sécurité en Guinée-Bissau ainsi que l'ouverture du dialogue politique en Mauritanie. Ces faits saillants qualifiés de "positifs", mais avec "absence de réussite" en Côte d'Ivoire, s'ajoutent à la présidentielle au Burkina, qui a vu la réélection du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 23 ans. Les différents processus électoraux, organisés sur fond de consensus nationaux, ont eu lieu en parallèle avec le combat que mènent les pays de la sous-région, appuyés par la communauté internationale, contre le trafic de drogue et le crime organisé. Les élections les plus remarquées étaient celles qu'a connues la République de Guinée pour sortir d'une crise politique née de la prise du pouvoir par une junte militaire au lendemain de la mort, en décembre 2008, du président Lansana Conté. Décriés par l'opposition politique et les forces vives du pays, les militaires n'ont pu maintenir une situation de "fait accompli", notamment après l'avènement du président par intérim le général Sékouba Konaté, qui a en engagé un processus électoral. Suite au premier tour d'une présidentielle auquel avaient pris part 24 candidats dont une femme, les Guinéens ont pu renouer avec les urnes à la faveur du second round qui, après plusieurs reports, a pu avoir lieu, donnant la victoire à M. Alpha Condé face à son rival Cellou Dalein Diaollo. A l'instar de la Guinée qui se lance désormais dans une phase de "reconstruction et de réconciliation nationales" tel qu'annoncé par le président Alpha Condé, fort de "la légitimité populaire", le Burkina Faso, un autre pays de l'Afrique de l'Ouest, a quant à lui eu droit à une élection calme et pacifique. Cette consultation populaire a été remportée, aux dépens de six autres postulants, par le président sortant Blaise Compaoré qui avait axé sa campagne sur "la lutte contre la pauvreté" et "la construction d'un Burkina émergent". Dans la foulée de cette série d'élections présidentielles, la Côte d'Ivoire qui peinait à sortir depuis 2002 d'une crise politico-militaire, n'a pas jusque-là connu de solution en dépit du scrutin présidentiel dont la préparation et la tenue le 28 novembre 2010 ont été saluées par tous les Ivoiriens, les acteurs politiques et la communauté internationale. En effet, ce pays ouest-africain qui allait connaître un nouveau dirigeant élu pour un mandat de cinq ans, s'est retrouvé dans une situation inédite avec deux présidents, deux Premiers ministres et deux gouvernements. Les deux chefs d'Etat, Alassane Dramane Ouattara et Laurent Gbagbo, réclament chacun la "légitimité" en se basant sur les résultats proclamés respectivement par la Commission électorale indépendante (CEI) et le Conseil constitutionnel. Face à cet antécédent unanimement qualifié de "dangereux", les organisations régionales, la communauté internationale et les institutions mondiales maintiennent leur soutien au "président élu a Alasane Ouattara", proclamé vainqueur par la CEI. Toutefois, constate-t-on, pour mettre fin à cette impasse institutionnelle, la pression se poursuit sur M. Gbagbo pour l'obliger à laisser la place à Alassane Ouattara, reconnu président élu. En l'absence de tout compromis, des sanctions ont été prononcées contre le président sortant et son entourage, alors que la menace d'un conflit meurtrier se profile à l'horizon. Par ailleurs, l'année 2010 a été marquée par des efforts visant à consolider la paix et la stabilité en Guinée-Bissau qui a vécu en mars 2009 des incidents sanglants suite à l'assassinat de son président Nino Vieira et son chef d'état major des armées, le général Tagmé Na Waié, dans des incidents imputés aux "règlements de comptes". Après l'élection d'un nouveau président, en l'occurrence Malam Bacai Sanha, qui a ouvert le dialogue avec le Premier ministre, Carlos Gomes Junior, la Guinée-Bissau veut désormais se lancer dans la reconstruction et le développement post-conflit. Ce grand chantier sera mené, a-t-on indiqué, en adoptant "une politique de bonne gouvernance", qui ne peut être dissociée d'une volonté réelle de "réformer le secteur de la sécurité et lutter contre le trafic de drogue". Pour ce qui est de la Mauritanie, la majorité et l'opposition ont démontré une réelle volonté de se rencontrer pour un dialogue inclusif en vue d'"apaiser le climat et instaurer de meilleures relations entre tous les acteurs politiques".