Aucune avancée n'a été enregistrée en 2010 dans le processus de paix israélo-palestinien, mis à mal par l'escalade de la colonisation, la judaïsation des Lieux saints et la multiplication des exactions contre les Palestiniens qui excluent, à leur tour, tout dialogue avec Israël sans un arrêt total et complet des colonies. Les tentatives de sauver le processus de paix se sont heurtées, durant l'année qui s'achève, à l'obstination israélienne qui poursuit, en toute impunité, les constructions juives refusant le préalable d'un nouveau moratoire sur la suspension des colonies, réclamé notamment par l'Autorité palestinienne. Après 20 mois d'interruption, les discussions de paix directes ont été relancées, difficilement, le 2 septembre sous l'égide de Washington pour être interrompues le 26 du même mois après l'expiration du moratoire sur le gel temporaire des colonies en Cisjordanie. "Un Coma profond", "une crise difficile" ou encore "un processus ridicule", sont les termes utilisés par les dirigeants palestiniens pour exprimer leur déception face à l'échec cuisant des pourparlers israélo-palestiniens, accusant l'occupant d'en être entièrement responsable. Après avoir reçu d'Israël une fin de non recevoir catégorique sur le gel des colonies, une condition sine qua non des Palestiniens, Washington a renoncé à ce préalable en proposant des négociations "indirectes" entre les deux parties axées sur les questions de fond (réfugiés, statut d'el-Qods...). Cette offre qui fait revenir le processus de paix à la case-départ, a été accueillie "avec scepticisme" par les Palestiniens qui ont déjà commencé à explorer des alternatives, en particulier en demandant la reconnaissance internationale de leur Etat qui doit couvrir tous les territoires occupés depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967. Le dialogue inte-palestinien peine également à transcender les dissensions entre les factions palestiniennes qui n'arrivent toujours pas à s'entendre pour parvenir à la réconciliation nationale, jugée importante pour l'unification des rangs palestiniens face aux agressions israéliennes répétées dans les territoires occupés. Les mouvements Hamas et Fatah en particulier, peinent à traduire en actes leurs engagements à reprendre le dialogue pour parvenir à une "formule d'entente définitive" et signer ensuite au Caire (médiation) "un accord de réconciliation". L'absence d'avancées dans le dialogue inter-palestinien profite aux autorités occupantes qui ont multiplié les actions de judaïsation de la Ville sainte d'El-Qods et les atteintes aux tombes musulmanes, en toute impunité. En dépit des résolutions du Conseil de sécurité onusien soutenant qu'El-Qods est un territoire occupé en 1967, Israël a adopté un projet de loi faisant de la Ville sainte "une région nationale prioritaire de premier degré" avec pour dessein d'encourager l'établissement des colons juifs. Aux yeux des Palestiniens, cet énième plan vise à "imposer des faits accomplis" dans les négociations de paix alors que la Ville sainte est un territoire occupé depuis 1967 et le monde entier y compris les Etats-Unis considèrent son appropriation par Israël comme "illégale" au regard du droit international. Les agissements dangereux d'Israël qui visent à rendre impossible l'établissement d'un Etat palestinien viable, n'ont nullement épargné la bande de Ghaza qui bouclera, à son tour, l'année 2010 sur fond de poursuite des agressions sionistes et du maintien du blocus israélien, en vigueur depuis juin 2006. Dans cette enclave palestinienne où 1.5 million d'habitants continuent de subir les affres de l'agression de l'armée d'occupation fin 2008/début2009. Israël empêche l'acheminement de toute aide étrangère destinée à briser le blocus: Le 31 mai, un commando israélien a donné l'assaut à un convoi humanitaire au large de Ghaza faisant des morts parmi les pacifistes. Les forces d'occupation ont ainsi augmenté, cette année, les exactions à l'encontre des Palestiniens notamment ceux détenus dans les geôles israéliennes. Les campagnes d'arrestation, les incursions souvent meurtrières dans les territoires occupés et la répression des manifestations hebdomadaires notamment contre le mur de séparation érigé par le gouvernement israélien en Cisjordanie (Bilin), ont été également les faits qui prouvent qu'Israël reste hostile à toute solution pacifique au conflit au Proche-Orient.