L'embargo imposé par Israël à la bande de Ghaza a eu des conséquences "dramatiques" sur la santé et la nutrition des enfants, a affirmé lundi le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le Pr Mustapha Khiati. "La majorité des organisations internationales éprouvent les pires difficultés à acheminer les aides humanitaires destinées à la population de Ghaza, au moment où la communauté internationale tire la sonnette d'alarme sur la gravité de la situation", a indiqué le Pr Khiati lors d'une conférence-débat organisée au Forum d'El Moudjahid à l'occasion du 2e anniversaire de l'agression israélienne contre Ghaza. Cette conférence a été l'occasion d'évoquer les conséquences de l'embargo sur les enfants de Ghaza et l'application du droit humanitaire international en Palestine occupée. Se référant à un rapport de l'Unicef, le Pr Khiati a cité le chiffre de 50.000 enfants palestiniens souffrant de malnutrition, dont 10% touchés par la malnutrition chronique. Selon la même source, environ la moitié des enfants de moins de 2 ans sont anémiques et 70 % souffrent de carence en vitamines. Un autre rapport établi par l'Organisation mondiale de la santé (Oms) fait état de 20.000 à 50.000 enfants souffrant de séquelles psychologiques depuis l'agression et plus de 87 % des personnes consultées se disent traumatisées par la violence. A cela, il faut ajouter la détérioration progressive de la sécurité alimentaire pour près de 70 % de la population de Ghaza, ce qui oblige les habitants de la bande à réduire leurs dépenses à des "niveaux de survie". "La tendance de la malnutrition chronique est en hausse constante et les carences en micronutriments sont une grande préoccupation", ont relevé plusieurs intervenants lors de cette rencontre. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) avait estimé dans son dernier rapport que plus de 82 % des écoles à Ghaza sont encore à l'état de ruines, que 75% des terres cultivables restent inutilisables et 60% des entreprises n'ont pas réussi à reprendre leurs activités. Le rapport relève également une pénurie de pain et de médicaments, précisant que 90 % de la population survit grâce aux aides humanitaires. Le nombre de réfugiés présentant une pauvreté extrême a, quant à lui, triplé depuis le blocus, passant de 100.000 à 300.000 personnes, selon des statistiques établies par l'agence de l'Onu pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa). Les intervenants ont souligné que l'agression contre Ghaza a montré encore une fois les graves violations des droits de l'homme commises par Israël. Ils ont, de ce fait, appelé les Nations unies et le Conseil de sécurité à intervenir "en urgence" pour mettre fin à ces violations, estimant qu'il n'y aura pas de paix au Proche-Orient sans une solution juste et durable de la question palestinienne.