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Constitution, crise politique, front social, ses relations avec Bouteflika Les réponses d'Ahmed Ouyahia
Publié dans Batna Info le 31 - 03 - 2011

Il a parlé. Enfin. Ahmed Ouyahia s'est exprimé ce mercredi soir sur la télévision nationale pour la première fois depuis le début des révoltes dans les pays arabes et des émeutes qui ont secoué l'Algérie, début janvier. Des émeutes qui ont débouché sur une série de protestations sociales et politiques dans tout le pays, avec des grèves, des rassemblements et des tentatives de marches populaires. M. Ouyahia n'a pas choisi la chaîne terrestre ni Canal Algérie, les deux chaînes les plus captées par les foyers en Algérie et à l'étranger. Il a opté pour A3, une chaîne moins diffusée.
Lors de l'émission « invité de l'heure de l'A3 », Ahmed Ouyahia, invité en tant que secrétaire général du RND, a répondu à plusieurs questions : la révision de la constitution, l'ébullition sociale, la crise politique, la corruption, l'économie nationale ainsi que ses relations en tant que Premier ministre avec le président Abdelaziz Bouteflika. Il a également démenti les rumeurs sur sa démission et parlé de la Libye et du vent de révolte qui souffle sur les pays arabes depuis fin 2010.
Pas de crise politique en Algérie
Pour Ahmed Ouyahia, il n'y a pas, en Algérie, de crise politique majeure nécessitant la dissolution du Parlement et le départ du gouvernement. « Chez nous, le changement est intervenu en 1989. Il y a plus de 30 partis politiques, une centaine de titres de presse, nous n'avons pas d'opposants politiques en prison, ni d'exilés politiques. Le développement économique profite à toutes les régions du pays, même Bord Badji Mokhtar est devenue une petite ville », a expliqué M. Ouyahia.
Le patron du RND a dit que son parti était contre l'arrivée au pouvoir par les crises en se réaffirmant son respect pour les principes de la démocratie et la vérité des urnes. « On n'est pas contre la dissolution du parlement et le départ du gouvernement parce qu'on n'est pas en crise politique », a insisté M. Ouyahia. Il s'est prononcé contre la Constituante qui serait, selon lui, le reniement de tout ce qui a été fait depuis l'indépendance. « La constitution, c'est‐à‐dire remettre tout à plat. Après va‐t‐on s'entendre sur quel type d'Etat ? Islamique, laïc, républicain ? », s'est‐il interrogé.
Ahmed Ouyahia s'est prononcé pour une révision profonde de la Constitution et l'instauration d'un système semi‐présidentiel. « Le système parlementaire peut être viable dans 50 ans en Algérie, mais aujourd'hui il provoquera la paralysie du pays », a‐t‐il estimé. Il a indiqué que si le MSP n'était pas content de l'Alliance présidentielle, il n'était pas obligé d'y rester. Le Premier ministre a démenti toutes les rumeurs sur sa démission et affirmé : « je suis un serviteur de l'Etat et je suis fier de le faire ».
Les émeutes provoquées par les barons de l'informel
Le chef du RND a reconnu l'existence d'une crise sociale dans le pays. « Le front social est en ébullition », a‐t‐il dit. Les aides sociales de l'Etat restent insuffisantes malgré leur importance, la crise du logement n'a pas disparu, a‐t‐il dit. « Il y a un problème de transparence dans le logement », a ajouté M. Ouyahia. Concernant les étudiants qui demandent la suppression du système LMD, il a répondu : « il y a 600 000 étudiants inscrits au LMD. Comment peut-on supprimer ce système ? ».
Le premier ministre a accusé certaines parties sans les nommer de chercher à transférer le conflit politique sur le terrain social.
Ahmed Ouyahia est revenu sur la crise du sucre et de l'huile. Il a dit que les émeutes ont été préfabriquées à 60 % par les barons de l'informel, sans donner de noms, ni de précisions. Il a justifié le report de l'utilisation du chèque dans les transactions commerciales supérieures à 500 000 dinars par la nécessité de stabiliser le pays. M. Ouyahia a reconnu la puissance des tenants du commerce informel et leur grande capacité de nuisance sur la stabilité du pays. « La contrebande et l'informel, si on les combat frontalement, on risque de déstabiliser le pays. On le fait par tranches », a‐t‐il dit.
Le premier ministre s'est aussi interrogé sur la destination finale de l'argent liquide qui sort de la banque d'Algérie et qui ne revient pas, provoquant la crise de liquidités dans les bureaux de poste. Il a parlé aussi de la hausse de l'euro sur le marché noir en accusant les barons de l'informel et les contrebandiers d'être derrière. « Durant les années 1990, 90 % des registres de commerce de l'import‐import étaient basés à Baraki, la Montagne, des quartiers (d'Alger) où il fallait mobiliser des brigades de gendarmerie pour effectuer des contrôles », a expliqué M. Ouyahia qui a affirmé que l'instabilité ferait l'affaire des « khalatine » (perturbateurs). « L'Etat n'est pas contre les jeunes, mais il l'est contre ces barons », a‐t‐il ajouté.
Corruption, aide de l'Etat aux entreprises
Evoquant les enquêtes sur la grande corruption à Sonatrach et dans la réalisation de l'autoroute Est‐Ouest, M. Ouyahia a souligné que les affaires de corruption n'ont pas été révélées par la presse ou par des détectives privés, mais plutôt par les services de l'Etat. Sur l'économie, le Premier ministre a expliqué que les aides accordées par l'Etat au secteur public étaient destinées à relancer les entreprises publiques pour sauvegarder des emplois.
« Le secteur privé est en développement. Il est dominé à 90 % par des entreprises filiales et n'est pas présent sur tout le territoire, malheureusement ! », a expliqué M. Ouyahia qui a répondu aux patrons privés qui veulent bénéficier également des aides de l'Etat. « Nous accordons des aides au secteur public parce qu'il appartient à l'Etat. Si ces entreprises font des bénéfices, l'Etat va en bénéficier. Nous sommes prêts à aider le privé à condition qu'il accepte d'ouvrir son capital à l'Etat ».
Au sujet de l'accord d'association avec l'UE, le Premier ministre a expliqué que les négociations actuelles portent sur le report de la date d'entrée de la zone de libre échange fixée à 2017. « On peut négocier le report ou le retrait, mais on ne peut pas se retirer », a‐t‐il dit.
Le chef, c'est Bouteflika
Sur la gestion de la crise sociale, le Premier ministre a dit que le gouvernement « ne peut pas tourner le dos à la société ». « La stabilité n'a pas de prix », a‐t‐il dit, en reconnaissant que la facture sociale est élevée ! « J'essaie d'attirer l'attention sur les mesures prises, mais il y a un chef à la maison », a expliqué M. Ouyahia. Le chef, c'est évidemment le président Abdelaziz Bouteflika !
Le Premier ministre s'est interrogé sur l'incapacité des gouvernements algériens successifs à réduire la dépendance du pays vis‐à‐vis des hydrocarbures : « Il n'y a pas que les responsables qui ont échoué. C'est aussi une question de mentalités ».
Sur ses ambitions présidentielles, le patron du RND a paraphrasé l'ancien président français Giscard d'Estaing qui a dit un jour : « il y a un destin entre moi et la présidence ». Comprendre : pour Ouyahia, le Palais d'El Mouradia est une question de destin.
Enfin, le Premier ministre a donné la position de son parti sur les révoltes qui secouent les pays arabes et particulièrement la Libye. « Ce qui se passe dans ces pays les concerne. Ce sont leurs affaires internes. Pour la Libye, nous sommes contre l'utilisation de la violence pour régler les problèmes. Nos préoccupations sont liées à la stabilité de la région, la sécurité de nos frontières, le développement du terrorisme et l'avenir de la présence étrangère en Libye ».


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