La silicose est l'inhalation de poussières minérales renfermant de la silice. Il s'agit d'une pneumoconiose, que les spécialistes en pneumologie appellent pneumoconiose fibrosante généralisée. Elle est le résultat de la pénétration, à l'intérieur des poumons, de cristaux de silice (silice libre cristalline). Les cristaux de silice ont une taille d'environ 5 microns. Il s'agit précisément de cristaux de quartz et de silice cristalline libre (SiO2). Les individus susceptibles de présenter une silicose sont ceux travaillant dans les mines de charbon, de fer, dans les tunnels, les galeries, les carrières de granit, les carrières de grès et d'ardoise. Les carrières et les tailles de pierre, la céramique industrielle, l'industrie du bâtiment, l'industrie des abrasifs divers, le sablage par utilisation d'abrasifs, l'industrie de l'émail et le travail en fonderie sont les autres professions soumises à un risque de survenue de silicose. Le mécanisme de la silicose est le suivant. La silice cristalline, c'est-à-dire les cristaux, existe dans la nature sous forme d'aiguilles. Ces aiguilles pénètrent à l'intérieur de l'appareil respiratoire, plus précisément dans les poumons. À ce niveau, des macrophages c'est-à-dire des variétés de globules blancs viennent les entourer et constituer des granulomes qui peuvent à leur tour se hyaliniser c'est-à-dire se transformer en quelque sorte en verre, à la manière d'un oignon (par l'entassement de plusieurs couches). Ces structures, ensuite, peuvent éroder c'est-à-dire user un vaisseau des poumons et s'excaver (comme c'est le cas dans le syndrome de Caplan). L'évolution se fait vers une fibrose pulmonaire ou perte d'élasticité du tissu des poumons puis une bronchite chronique et enfin un emphysème le plus souvent. Les symptômes des patients souffrant de silicose doivent être distingués selon qu'il s'agit d'une forme aiguë ou d'une forme chronique. 1 La forme aiguë, qui est relativement rare, est le résultat d'une exposition relativement courte. Durant cette période le patient respire de la poussière de silice pendant environ 10 mois. Ceci entraîne ce que l'on appelle le silicoprotéinose aiguë. Ce type de maladie évolue vers une fibrose pulmonaire quelquefois fatale et pour laquelle la radiographie permet de mettre en évidence une infiltration des poumons de type miliaire. 2 La forme chronique se caractérise par l'apparition de symptômes dont l'apparition dépend de la durée et de l'intensité de l'exposition aux poussières contenant de la silice. Ainsi, quelquefois, les patients restent entre 10, voire 20 ou 30 ans sans présenter aucun symptôme. Néanmoins si l'on prend soin de faire passer une radiographie (de contrôle) régulièrement aux professionnels à risque, il s'avère que celle-ci montre des signes de silicose. Les symptômes apparaissent parfois 20 ans après les signes radiologiques. Ainsi, la forme chronique de la silicose est une maladie qui s'autoentretient et qui évolue durant des années après le début de l'exposition à la silice. Quand les symptômes apparaissent, il s'agit avant tout d'une bronchite chronique se caractérisant classiquement par des difficultés respiratoires (dyspnée), une toux et une bronchorrhée. Il s'agit de symptômes qui sont discrets au début et qui apparaissent essentiellement dans la silicose à petits nodules. À l'opposé, ces symptômes sont susceptibles d'évoluer vers une insuffisance respiratoire et cardiaque quelquefois grave. Ceci survient en particulier pour la silicose à grands nodules ou pour la silicose pseudo-tumorale. On distingue trois stades radiographiques pour la silicose. * 1 Le stade I se caractérise par une augmentation de la trame des bronches et des vaisseaux à l'intérieur des poumons, concernant essentiellement la région des hiles pulmonaires. Ceux-ci apparaissent élargis. On remarque, d'autres part, la présence de micronodules c'est-à-dire dans la taille est inférieur à 3 à 4 mm. * 2 Le stade II se caractérise par de petites condensations dont la taille est inférieure à 6 mm. Ces condensations ont une forme arrondie et des bords relativement nets. Elles sont situées dans le tiers moyen des poumons. Ici, à l'instar du stade numéro un, les hiles apparaissent également agrandis. * 3 Le stade III se caractérise par l'apparition d'images nodulaires plus grosses que pour le stade I et le stade II c'est-à-dire dépassant 10 millimètres. Ces nodules sont susceptibles de confluer pour donner des tuméfactions ressemblant à des ganglions qui se calcifient quelquefois. La radiographie montre des images en coquille d'oeuf. Ce type de lésions concerne les deux plages pulmonaires de manière symétrique sauf quand il existe une tuberculose associée à la silicose (silicotuberculose). La biopsie pulmonaire (par thoracotomie) est quelquefois nécessaire de manière à faire le diagnostic de certitude. Ceci est intéressant chez les travailleurs soumis aux risques de silicose de manière à évaluer leur incapacité professionnelle future. La spirométrie qui est l'examen permettant de mesurer la capacité des poumons, met en évidence une diminution de l'ensemble des volumes pulmonaires et tout particulièrement (pour les professionnels en pneumologie) de la capacité vitale, du volume expiratoire maximum seconde (VEMS). Les échanges gazeux sont également perturbés (voir la vidéo en 3D sur les poumons et les échanges gazeux). La silicose est susceptible d'évoluer vers des complications. Il s'agit avant tout d'infections broncho-pulmonaires qui récidivent et qui sont dues soit à des bactéries pyogènes, soit à des mycoses surtout à l'aspergillose intracavitaire et à Nocardia. Le pneumothorax spontané peut également survenir à la suite d'une silicose et une tuberculose sous la forme de silicotuberculose qui doit être recherchée systématiquement en faisant des examens à répétition sur les expectorations (glaires provenant des poumons). La mise en évidence du bacille de Koch ou de mycobactéries atypiques permet de poser le diagnostic. L'insuffisance ventriculaire droite et d'autres complications peuvent également survenir à la suite d'une silicose. Cette maladie ne doit pas être confondue avec d'autres pneumopathies (maladies des poumons) : * La sarcoïdose. * La tuberculose pulmonaire. * L'histiocytose X. * Le lymphome malin. * Le cancer du poumon. * Une aspergillose. * La bérylliose. * La sidérose. Le traitement pour la silicose est symptomatique c'est-à-dire que l'on soigne chaque symptôme. Ainsi la bronchopneumonie ou bronchopneumopathie chronique obstructive et l'insuffisance respiratoire. En cas de silicotuberculose le traitement sera celui de la tuberculose. C'est essentiellement la prophylaxie c'est-à-dire la prévention qui est de mise dans cette maladie. En effet, il est nécessaire de purifier l'air qui contient des particules de silice en installant des ventilateurs entre autres et les méthodes de filtration de l'air. Il faut également contrôler, de manière périodique, les sujets susceptibles d'être atteint de silicose c'est-à-dire ceux travaillant au contact des minerais contenant de la silice (tunnel, mine de charbon, galerie, carrière, céramique, sablage abrasif, émaillage, fonderie etc.). source:http://pharmaland.etudiantforum.com