Comme nous l'annoncions ici même, le comité central du Front de libération nationale se réunit aujourd'hui en session «extraordinaire» à Sidi Fredj. L'enjeu ? Débattre des prochaines échéances électorales et sans doute des réformes – si réformes il y a – en préparation à la présidence. En l'espèce, en militant du FLN, il est peu probable que le président de la République, auquel on a taillé un poste de président d'honneur sur mesure dans l'avant-dernier congrès, oublie ses anciens compagnons et ne leur fasse pas part de ses projets. La première observation est de savoir quel rôle le FLN aura dans le futur proche ? Au-delà de la session en elle-même, le boycott décidé par les néo-redresseurs emmenés par Salah Goudjil et quelques autres caciques est certes une nouveauté dans ce parti où l'on n'a pas l'habitude de dire «non». Cependant, ne nous méprenons pas. Car on ignore pour le moment l'importance de ce mouvement dans les structures du parti. A-t-il réellement le poids nécessaire pour peser sur les débats internes. Quels sont ses projets ? A cette question, Salah Goudjil, le coordinateur est clair : le point de discorde est surtout la composition du BP, du Comité central. Fatigués de tenir la chandelle alors ! Rien d'autre ? Donc ce groupe de néo-redresseurs n'est motivé que par une redistribution interne des responsabilités !!! Le pays, les nécessaires réformes à entreprendre, la corruption, le terrorisme qui endeuille les Algériens, la situation socio-économique, etc.,... sont manifestement des problématique secondaires pour les membres du comité central. Doit-on donc attendre quelque évolution ou révolution dans cette session dite extraordinaire de l'ancien parti unique ? Assurément non. Le parti du FLN est trop lisse, trop mou, pataud et surtout le réceptacle essentiellement de militants carriéristes dont la seule obsession est de durer dans les couloirs du pouvoir pour être l'accélérateur d'éventuelles réformes politiques. Quand on sait que l'enjeu de cette pseudo-crise entre néo-redresseurs et pro-Belkhadem se réduit à la distribution des strapontins, il n'y a donc pas de quoi fouetter un chat. Les passions soulevées par certains militants, les échauffourées qui ont eu lieu dans l'arrière-pays ne sont en fait que de la poudre aux yeux. Hier comme aujourd'hui, l'essentiel est ailleurs : le pouvoir. Car quand il s'agira de s'entendre, de se placer dans l'échiquier politique, d'établir des listes de candidats à la députation, tout ce beau monde arrivera à le faire. Il y va de leur survie. Tout ce remue-ménage n'est en définitive que simple foucade de quelques déçus qui, demain, au moindre geste du président rentront dare-dare dans les rangs.