Dimanche 04 Septembre 2011 /l'expression/ «Nous voulons aller vers une véritable communication pour libérer la parole», a affirmé le président du Cnes, Mohamed Seghir Babès. Le Cnes se met à l'écoute de la société civile. Le Conseil national économique et social va investir le terrain. Son président, Mohamed Seghir Babès a rendu publique sa feuille de route. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier à la résidence El-Mithak, M. Babès a donné les grandes lignes du processus de concertation sur le développement local et les attentes de la population. Chargé de cette mission par le président de la République, le Cnes tentera de rétablir le lien entre la société et les pouvoirs publics. «La concertation que le Cnes va lancer sera un espace de communication et d'écoute et elle se fera de la base au sommet, selon l'approche voulue expressément par le président de la République», a affirmé M. Babès. En d'autres termes, M. Babès affirme: «nous voulons aller vers une véritable communication pour libérer la parole». Adoptant un franc-parler, M. Babès reconnaît qu'il n'y a pas des espaces de débat où les citoyens peuvent s'exprimer et faire entendre leurs doléances. C'est pourquoi la rue est devenue le seul recours pour satisfaire leurs revendications. Le patron du Cnes espère que le processus de concertation contribuera à la création de ces espaces. Devant le manque de communication et la crédibilité entamée, la tâche s'annonce difficile pour le Cnes. «C'est une mission sensible et difficile à la fois», a admis M. Babès tout en se montrant déterminé à tendre l'oreille à toutes les couches de la société. Selon lui, aucune catégorie ne sera marginalisée. «Les concertations se dérouleront en présence même des syndicats et des associations non agréées», a-t-il martelé. Se voulant rassurant, M. Babès dira: «J'ai demandé en personne aux walis qu'ils invitent tous les syndicats et les associations et les représentants de la société civile». Ce n'est pas tout. M. Babès ne comptera pas uniquement sur l'appareil administratif. «Nous avons lancé des enquêtes sur le terrain pour mieux se renseigner sur les préoccupations des citoyens», a-t-il affirmé en précisant que tous les moyens sont assurés pour mener à bon port ce processus. Après trois mois de travail sur l'approche à suivre, le Cnes va passer donc à l'action. «Nous avons travaillé profondément pendant trois mois en ad hoc pour affiner et affûter les outils de travail avant d'aller sur le terrain», a-t-il indiqué. Des opérations pilotes ont été effectuées au niveau de Blida, Tipasa et Tizi Ouzou pour évaluer le résultat. Priorité au Grand Sud. Le coup d'envoi des concertations sera donné à partir des wilayas isolées. A Tindouf se tiendra le premier atelier de travail du Cnes. Une rencontre avec les représentants de la société civile est prévue demain. Le Cnes se rendra ensuite à Tamanrasset, Illizi, Béchar, El Oued. Après le Grand Sud, le Cnes sillonnera les régions du Sud puis les Hauts-Plateaux et les régions du Nord. La capitale Alger sera la dernière étape où une rencontre de trois jours est prévue. Au total, le Cnes va effectuer 25 sorties sur le terrain. Après les rencontres locales, six des assises régionales sont inscrites au programme. Des assises nationales auront lieu au final pour élaborer les recommandations. Celles-ci seront-elles prises en considération? Le président du Cnes n'a pas laissé l'ombre d'un doute. Se référant au dernier Conseil des ministres, M. Babès rappelle que le président de la République a chargé le gouvernement de l'application rigoureuse des recommandations.