Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a saisi hier l'occasion de la tenue du Conseil des ministres pour répondre à ses détracteurs qui ont critiqué la lenteur de la mise en œuvre des réformes politiques. En ce qui est de la situation sécuritaire dans le pays, le communiqué sanctionnant les travaux du conseil des ministres n'a pas évoqué l'attentat qui a ciblé l'académie militaire de Cherchell. Le premier magistrat du pays a émis des messages aux parties qui ont critiqué la position algérienne sur les révoltes arabes, notamment le conflit libyen. Une position qualifiée par certains observateurs de « exceptionnelle ». En fait, le président Bouteflika estime que le conflit en Libye ne mérite pas d'en faire des déclarations. Saisissant la tenue du conseil des ministres, il a réitéré la stratégie de l'Algérie dans le traitement des conflits arabes. Cette stratégie qui a soulevé jusque-là moult critiques, consiste à minimiser l'importance du conflit inter libyen. Pour le président de la République, il est inconcevable qu'il réponde aux accusations des dirigeants du CNT, car ceux-ci ne sont pas à la hauteur des personnalités politiques capables de représenter et de parler au nom d'un peuple. Le chef de l'Etat a préféré présenter la position algérienne pour la communauté internationale dans « le calme ». A cet effet, il a émis des messages codés aux pays voisins et à la communauté internationale, selon lesquels l'Algérie doit jouer pleinement son rôle dans le monde arabe. Il y a lieu de rappeler que le pouvoir algérien a fait l'objet d'une campagne de critiques pour sa position sur le conflit en Libye. En ce qui est du dossier des réformes, le président de la République a voulu apaiser les critiques émises contre la lenteur dans la mise en œuvre des réformes qu'il a engagées depuis quelques mois. Sur un autre plan, le conseil des ministres n' pas évoqué la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays et tout particulièrement le dernier double attentat ciblant l'académie militaire de Cherchell.