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Chevènement appelle à faire bouger les lignes entre la France et l'Algérie Lakdar Ibrahimi, Ghozali et Rahmani participeront au colloque « l' Algérie France au XXI siècle
Un colloque sur la coopération algéro-française et les perspectives de son développement se tiendra le 17 décembre à l'Assemblée nationale française à Paris à l'initiative de l'association France-Algérie présidé par l'ancien ministre de l'intérieur, Jean-Pierre Chevènement. Des sources de l'association ont rapporté que le colloque aura pour thème « l'Algérie et la France au XXI siècle ». Le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Cherif Rahmani, l'ancien Premier ministre Sid-Ahmed Ghozali, l'ancien chef de la diplomatie algérienne, Lakhdar Brahimi, animeront des conférences sur les thèmes retenus lors de ce colloque. Le sénateur Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français et coordinateur du dossier économique avec l'Algérie, interviendra également lors de ce colloque qui associe, en outre, des économistes, des chefs d'entreprises, des intellectuels et femmes et hommes de culture, ainsi que des professionnels des médias des deux pays. Le président de l'association France-Algérie, Jean-Pierre Chevènement a appelé lors d'un entretien à l'APS à la nécessité de faut faire bouger les lignes entre la France et l'Algérie. Nous sommes deux grands pays qui doivent être capables, l'un et l'autre, d'assumer tout le passé et regarder ensemble vers l'avenir », assurant « comprendre la mémoire douloureuse qui pèse sur les Algériens ». Et ajouté qu'« Elle l'est pour tous » soulignant que son origine « se trouve dans l'essence même du système colonial et son vice initial qui ont altéré durablement la relation entre nos deux pays ». Le président de l'association France-Algérie a considéré « l'Algérie pourrait contribuer à travailler à cette amitié « par quelques décisions symboliques ». Poursuivant que « Plutôt que chercher la cause des faits loin en arrière et chez les autres, nous servirons mieux nos patries en nous tournant ensemble vers l'avenir et en regardant chez l'autre ce qu'il y a de positif et qui peut être mobilisé dans l'intérêt mutuel ». Répondant à une question sur la reconnaissance officielle des massacres du 17 octobre 1961 dans le cas où il serait président de la République en 2012, le candidat Chevènement a rappelé, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, il avait "mené une enquête sur ces évènements". Et a déclaré que « le caractère emblématique de cette manifestation, dans le contexte politique de l'époque (la fin de la guerre d'Algérie), lui donne son poids et justifie qu'elle puisse devenir le symbole de la lutte des Algériens en France ». M Chevènement a considéré que « L'aveuglement des hommes qui ont commandé cette répression la rend encore plus odieuse. Des Français nombreux s'associent aux Algériens pour en commémorer le souvenir. On ne peut cependant séparer cette répression disproportionnée de tous les massacres qui ont endeuillé cette période paroxystique et dont il m'est arrivé d'être le témoin", a-t-il dit estimant que seule la reconnaissance de ces faits "fera progresser la conscience ». Sur le dossier de la circulation des personnes entre la France et l'Algérie, il a indiqué qu'en 1999, en sa qualité de ministre de l'Intérieur, il avait distingué le droit au séjour régi par la loi RESEDA et le droit de la circulation des personnes que "j'avais considérablement assoupli", a-t-il dit, ajoutant que le nombre de visas accordés par la France à des Algériens est alors passé en trois ans (1999-2002) "de 50 000 à 250 000 visas". "Je sais que cette politique a été resserrée par les gouvernements qui se sont succédé après 2002", a-t-il rappelé, et a souligné « Je sais que la législation européenne tend à privilégier les migrants venant de l'Est sur ceux venus du Sud. Cela n'est pas conforme à nos traditions et à notre histoire. Je suis intervenu auprès de l'actuel ministre de l'Intérieur et j'agirai demain pour que cette situation soit redressée. La France doit rester tournée vers la Méditerranée autant que vers le continent ». Au sujet du durcissement par le gouvernement des règles applicables aux étudiants étrangers menacés d'expulsion au terme de leurs études, il a indiqué qu'il « ne partage pas non plus » les orientations de cette politique. « Bien sûr les étudiants algériens ont des devoirs envers leur pays, mais la France ne doit pas se retrancher hypocritement derrière la nécessité de ne pas priver les pays du Sud de leurs élites pour durcir la réglementation du séjour », a-t-il fait valoir. Chevènement a précisé « Pour ma part, je me félicite de la contribution des Algériens et des Franco-algériens à la construction de cette identité euro-méditerranéenne, élément- clé d'un avenir partagé ». Jean-Pierre Chevènement a pour rappel été élu à la tête de l'association France –Algérie en janvier 2001, association qui a été créée à l'initiative du général De Gaulle le 20 juin 1963 pour dynamiser et développer les relations d'amitié et de coopération entre Paris et Alger.