Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
« Lorsque la confiance est absente le pouvoir panique » Le recteur de la faculté des Droits et sciences politiques à l'université d'Ouargla à El Khabar
El Khabar a interrogé, Bouhnia Gaoui, professeur des sciences politiques et recteur de la faculté des Droits et sciences politiques à l'université d'Ouargla, sur les craintes du pouvoir d'un éventuel boycott massif des prochaines élections et la partie responsable de ce boycott par les électeurs dans les précédentes élections, et sa perception de la solution. El Khabar : pourquoi est-ce que le pouvoir à peur du boycott ? Bouhnia Gaoui : la crainte du pouvoir du boycott des élections est une question historique liée à l'idéologie des pouvoirs de tous les pays arabes, notamment, en ce qui concerne la légitimité. Le pouvoir tire sa légitimité de sa capacité de représenter le consensus de la Nation et d'être sa conscience politique. De ce fait, l'élection d'un pouvoir avec un taux de participation réduit signifie l'existence d'un énorme fossé entre l'électeur et l'élu, le gouvernant et le gouverné. Dans l'absence de confiance, le pouvoir se retrouve paniqué et cherche par tous les moyens à mobiliser les différentes ressources pour assurer une participation électorale et politique efficace, étant donné que le boycott des élections représente un coup fatal au régime en place. El Khabar : qui est le responsable sur le boycott des dernières échéances électorales, le pouvoir ou les partis ? Bouhnia Gaoui : la question est chevauchée et complexe. Les partis sont des entités politiques mortes et divisées sur elles-mêmes et non-démocratique. Ce qui a donné la chance à des quasi-politiques pour remplir le vide existant entre le pouvoir et les citoyens. Plusieurs parmi ces partis, tiraient leur légitimité d'éléments dépassés par les événements et sont entrés dans le tunnel de l'argent politique puis devenus corrompus et corruptibles. Quant au pouvoir, c'en est une notion perplexe et ambiguë et englobe tout le régime politique. Le pouvoir en est une partie du régime, d'où les appels à trouver des solutions profondes aux problèmes du régime et que des ateliers de réforme politique et de révision des lois régissant la vie politique ont été lancés. El Khabar : le problème consiste-t-il dans les programmes des partis ou dans la commercialisation politique de ces programmes ? Bouhnia Gaoui : le problème est que les partis sont personnalisés et qu'ils ne sont pas des partis défendant un projet ou un programme politique. Les gens, actuellement, votent pour les candidats de leurs régions et non pas sur des programmes politiques claires. Le problème n'est pas une question de commercialisation. Qu'a-t-on à commercialiser si les programmes sont les mêmes. Des études sur la sociologie électorale montrent que le taux d'abstention augmente à chaque fois que les programmes des partis politiques sont loin de représenter les préoccupations des électeurs et leurs problèmes quotidiens. Il est nécessaire ici d'indiquer que le citoyen ordinaire en a assez des politiciens qui sont en hibernation pendant quatre ans et qui se lèvent dans la marrée des élections. El Khabar : comment peut on résoudre ce problème, c'est-à-dire, convaincre les citoyens de se rendre massivement aux urnes ? Bouhnia Gaoui : il est d'une importance capitale de présenter comme candidats, des personnalités intègres qui sont convaincus par la politique et qui seront en mesure de convaincre les électeurs. L'ouverture des politiciens sur les jeunes et propres énergies et apolitiques est un facteur de convaincre les électeurs. Il est important que les politiques s'approchent des citoyens. Cela ne peut se faire qu'à travers le travail politique basés sur la proposition des alternatives socio-économiques étant donné que le pauvre citoyen est motivé par l'emploi et le gain de vie.