Le professeur Nacer Djabi, expert en sociopolitique pense que le taux d'abstention aux élections chez les algériens est élevé étant donné qu'ils ne croient pas aux élections comme un moyen d'alternance pacifique au pouvoir. Nacer Djabi ne trouve aucune solution à ce problème excepté de rendre à cette opération, c'est-à-dire, le vote, sa crédibilité et l'éloigner de toute sorte de fraude ou de suspicion. El Khabar : l'abstentionnisme en Algérie est devenu un phénomène. Quelles sont les raisons qui poussent les algériens à boycotter les élections ? Nacer Djabi : les gens ne sont pas toujours intéressés par les élections. Il y en a ceux qui ne sont même pas inscrits dans bureaux de vote. Les gens préfèrent régler leurs préoccupations quotidiennes au lieu d'aller voter, même s'ils sont inscrits dans les bureaux de vote. Par ailleurs, il y en a ceux qui s'intéressent davantage à cette opération et qui arrivent à se présenter leur candidature et contrôler les élections en qualité de bénévoles…etc. il yen a également ceux qui expriment leur opposition au vote en boycottant ou en votant pas un bulletin blanc. Pour être plus précis, on peut dire que les algériens ne croient pas au vote comme moyen pacifique d'alternance au pouvoir et c'est la raison principale du boycott. Les citoyens se trouvent face à des élections vidées d'enjeux et décidées d'avance et qui ne suscitent pas chez lui l'envie d'y participer. El Khabar : à qui incombe la responsabilité de cet abstentionnisme, le pouvoir ou les partis ou la mauvaise commercialisation médiatique des programmes des partis politiques ? Nacer Djabi : quoique je suis contre l'idée de porter le chapeau à tout le monde, cependant, je peux toutefois dire que le premier responsable, c'est le régime politique qui ternie l'acte de voter. Vient en deuxième position, la responsabilité des partis qui ne travaillent pas à longueur d'année à mobiliser le citoyen. On se retrouve face à des partis sans programmes ni élite convaincante…il existe plusieurs raisons qui n'encouragent pas les citoyens à aller voter, notamment, l'absence de transparence dans les élections, en plus de la fraude. El Khabar : que faut il faire pour que les algériens renouent avec la culture de se rendre aux urnes ? Nacer Djabi : la solution consiste dans la crédibilité et la transparence des élections, qui devront être perçues comme moyen et outil d'alternance pacifique au pouvoir.