La secrétaire générale du parti socialiste unifié, Nabila Mounib, pense que l'arrivée d'Abdel Ilah Ben Kiran à la tête du gouvernement marocain reflète le monopole des forces ultranationalistes sur les régimes souverains. Elle a, également, exprimé sa conviction que le processus du passage de la monarchie entière à une monarchie parlementaire ne s'arrêtera pas. Dans une interview qu'elle a accordée au journal El Khabar à son siège à Alger, Nabila Mounib a indiqué que son élection à la tête du parti de la Gauche intervient pour assurer la pérennité du part. Elle a, également, fait savoir que le PSU donne de la place à la femme marocaine et place la question de la femme au centre de sa lutte pour la démocratie. « Mon élection au poste de secrétaire générale du PSU est une victoire pour toutes les femmes qui luttent pour l'égalité et la dignité », a-t-elle expliqué. Nabila Mounib a expliqué que le printemps arabe a secoué les constantes et donné un nouvel espoir chez les peuples d'apporter un véritable changement démocratique. « Le printemps arabe a indirectement participé à mon élection au poste de secrétaire générale du PSU, parce que les révolutions que nous avons vécues ont sorti la Gauche marocaine de la crise qu'il endurait et accéléré à remonter en surface ses revendications essentielles et voilà qu'il les proclament dans la rue ». Les revendications du peuple marocain consistent, selon Nabila Mounib, dans l'instauration d'une constitution démocratique et un régime de monarchie parlementaire selon les normes internationales, ainsi que la lutte contre la corruption et l'instauration d'un Etat de droit et de justice. A propos de la revendication d'instaurer une monarchie parlementaire au Maroc, le SG du Parti socialiste unifié a expliqué : « nous avons participé dans la création d'une alliance pour la monarchie parlementaire, sous le slogan : « ici et maintenant ». cela signifie que nous revendiquons la consécration de ce régime au Maroc et dans l'immédiat. Notre alliance est composée de cinq partis et de trois centrales syndicales en plus d'associations de défense des droits de l'homme et de la société civile ainsi que du mouvement 20 Février. Quant à la relation du PSU avec le mouvement du 20 Février, Nabila Mounib a expliqué : « Notre parti a été parmi les premiers qui ont soutenu le mouvement du 20 Février et nous appelons aujourd'hui à son indépendance, étant infiltrés par plusieurs courants et idéologies ». La SG du PSU a accusé El Makhzen d'être derrière des manœuvres visant au maintien du régime monarchique. Dans ce cadre, elle a expliqué : « noua avons patienté pendant 55 ans sans toutefois voir se réaliser un véritable changement. Nous sommes toujours dans une démocratie de vitrine et le pouvoir est toujours entre les mains de la royauté ». A la question d'El Khabar sur les positions du PSU vis-à-vis de la montée des islamistes au Maroc, Nabila Mounib a expliqué que la désignation de Ben Kiran à la tête du gouvernement marocain dans la foulée du printemps arabe reflète l'hégémonie de forces ultranationalistes sur les régimes souverains. Elle a considéré que la victoire de courants islamistes dans les élections a été l'occasion pour El Makhzen de montrer qu'un changement a lieu au Maroc. « Ce dernier a toujours combattu les islamistes, dont le dernier aspect de cette guerre a été la création du parti pour l'authenticité et la modernité, présidé par Ali El Hama Sedik El Malek, qui a été chargé de la mission de combattre les islamistes. Du coup, Nabila Mounib considère que Ben Kiran a franchi joue un jeu qu'il ne peut pas assumer. « Il est effectivement au gouvernement mais il ne possède pas de pouvoirs, étant centrés dans les mains du roi et de son gouvernement de l'ombre dont il est également le chef », a expliqué Nabila Mounib. Cette dernière a, aussi, critiqué les orientations et la politique d'Abdalilah Ben Kiran qui, selon elle, a tenté sa chance en tenter d'imposer petit à petit son projet de société conservatrice. « Ce qui se manifeste clairement dans la question de l'identité qu'il a considère une priorité et sa proposition d'un gouvernement ne contenant qu'une seule dame de l'ensemble de 31 ministres », a-t-elle argué. Nabila Mounib considère, également, que la victoire des islamistes au Maroc peut bel et bien se reproduire en Algérie, expliquant que l'intérêt de l'occident consiste dans le soutien des révolutions qui ne s'opposent pas aux choix du libéralisme de la mondialisation sauvage, pendant qu'il cherche à maintenir les conflits au sein de chaque Etat, afin de garantir ses intérêts en premier lieu et la sécurité d'Israël en second lieu. à la question des relations entre l'Algérie et le Maroc, Nabila Mounib a estimé que le rêve du Maghreb Arabe est l'avenir des peuples de la région. Pratiquement il n'y a que l'Algérie et le Maroc qui sont prêts à lancer et prendre les initiatives de construction de ce Maghreb. Alger/ Ramdane Belamri