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La dépénalisation du délit de presse est une décision politique Alors que les éditeurs considèrent que cette mesure a redonné aux journalistes la considération qu'ils méritent
La quasi-majorité des directeurs de publication des journaux indépendants s'accordent à dire que la décision relative à la dépénalisation du délit de presse, prise récemment par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est tardive et n'est pas en mesure de lever les multiples restrictions provenant du pouvoir. Ils ont exigé qu'une bonne relation entre la presse et le pouvoir soit établie, soulignant que le pouvoir devrait respecter le 4e pouvoir, en lui accordant la liberté de la prise des initiatives entrant dans le cadre de l'action démocratique. Le directeur de la publication du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, a déclaré à El Khabar que « la décision prise par le président Bouteflika, portant dépénalisation du délit de presse, est politique et une tentative de la part du pouvoir de faire preuve de plus de souplesse dans ses relations avec la presse ; elle a un lien aussi avec le séjour en Algérie, il y a quelques jours, du rapporteur de l'ONU sur la liberté d'expression et d'opinion, Frank La Rue ». Pour sa part, le directeur de la publication d'El Khabar, Cherif Rezki, a affirmé que « la dépénalisation du délit de presse est venue tardivement, c'était une honte de maintenir une telle structure de contrôle contre les journalistes pour si longtemps. La promotion de la liberté d'expression ne se réalise pas uniquement par la dépénalisation du délit de presse, mais par la levée des pressions exercées contre les journaux, notamment ceux qui dérangent le pouvoir avec leur ligne éditoriale ». « On ne peut pas construire un état puissant sans garantir la liberté de la presse et l'indépendance de la justice. La démocratie n'aura pas d'avenir si ces deux éléments ne seront pas garantis », relève M. Cherif Rezki. Contrairement à ces deux collègues, la directrice de publication de l'Echo d'Oran, un quotidien publié à l'ouest du pays, a indiqué que « la dépénalisation du délit de presse est une mesure louable. Elle entre dans le cadre des réformes politiques capitales engagées par le président de la République ; elle permettra aux journalistes de faire face aux pressions auxquelles ils étaient soumis par le passé »