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« Les puissances occidentales ont placé leurs serviteurs au sommet des états arabes pour défendre leurs intérêts » Cheikh Abdelfetah Mourou, l'un des premiers fondateurs du mouvement Enahda à El Khabar
Le Cheikh Abdelfetah Mourou, l'un des premiers fondateurs du mouvement islamiste tunisien, Enahda, a exprimé dans un entretien accordé à El Khabar ses craintes quant aux éventuelles barrières qui pourraient entraver l'accomplissement de la mission politique des islamistes, après la chute du régime de Ben Ali. Selon Cheikh Abdelfetah Mourou, la révolte en Tunisie a des conséquences positives pour toute la région, saluant dans le même sillage, l'appui de l'Algérie pour le gouvernement provisoire, dirigé par El Badji Essebsi. El Khabar : selon certains organes de presse, vous avez intégré un autre parti politique, est-ce vrai ? * Non, ce n'est pas le cas. C'est je ne suis pas au sein d'Enahda, car ce mouvement a intégré d'autres dirigeants. Il est de son droit. Il m'a été proposé de créer un parti politique, mais jusqu'à présent, je n'ai pas encore décidé. El Khabar : qu'en voulez-vous à la nouvelle direction du mouvement Enahda ? * je n'en veux à personne. Le mouvement a opté pour ses membres, il est de son droit le plus absolu, si on m'a oublié ou exclu, je ne vais pas l'en vouloir. El Khabar : comment analysez-vous la scène politique actuellement en Tunisie ? * De nouveaux horizons sont apparus. Plus de 50 partis politiques ont été crées. Le peuple tunisien se prépare à élire les membres du Conseil constitutionnel, qui élaborera une nouvelle constitution, ce qui présage un bon avenir politique. Mais la question qui mérite d'être posée : est-ce qu'on va maintenir la même dynamique, ou bien des entraves vont apparaître afin d'empêcher les islamistes d'atteindre le pouvoir ? C'est ça qui me préoccupe le plus. El Khabar : certains observateurs estiment que le président déchu, Ben Ali, n'était qu'une marionnette, et qu'il été dirigé par la France et les Etats-Unis. Comment sera-t-elle la nature des relations entre la Tunisie et les autres puissances ? * Une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord. Notre pays est tiers-mondiste et une ancienne colonie. Ceci dit les grandes puissances tentent toutes d'asservir les payas de tiers-monde pour leurs propres intérêts. Mais est-ce que cela devrait être permis ? Il est désolant de dire que l'occident a placé des gens au sommet de la décision dans les pays du tiers-monde, qui travaillent pour servir leurs intérêts. El Khabar : pouvez-vous mesurer l'influence de l'institution militaire après la chute du régime de Ben Ali ? * Selon nos traditions, les militaires ne s'ingèrent pas en politique. Donc, il est exclu que les militaires puissent prendre le pouvoir. Nous sommes rassurés sur ce point. El Khabar : avez-vous un message à adresser aux algériens ? * L'Algérie doit être consciente que la révolte tunisienne entre dans le cadre du développement de toute la région. Elle n'est pour l'intérêt de personne. Nous ne voulons pas intervenir dans les affaires de l'Algérie.