Le texte, splendidement interprété par une Alice Belaïdi âgée à peine de 20 ans, fait sensation dans le Off d'Avignon. Seule sur scène, durant une heure et demie, dans une salle comble qui applaudit à tout rompre chaque soir. La jeune comédienne franco-algérienne, née d'un père né à Blida et d'une mère française de père gitan, est promise à un bel avenir. L'histoire de Confidences à Allah pourrait être l'envers d'un fait divers comme il s'en rapporte tant, ou l'objet d'un reportage dans le réalisme sordide. Jbara, fille inculte, bergère inculte, d'un plateau aride perdu de l'Atlas, se laisse séduire. Enceinte, elle est chassée de la famille par son père. Devenue prostituée, après mille et une péripéties, elle est arrêtée et emprisonnée. Libérée, elle se recentre en devenant la énième femme d'un imam qui ignore ce passé tumultueux. Après la mort de son époux, elle se retrouve seule, de nouveau. Que va-t-elle devenir ? On ne le sait pas. La fin reste ouverte. Tout le long de ces événements qui la conduisent des pâturages de l'adolescence aux affres de la vie dissolue, Jbara s'adresse à Dieu. Dans un monde qui ne veut pas d'elle, Allah est son seul confident. Le témoignage qu'elle livre est franc, direct et surtout très cru, il donne une idée sur ce qu'endurent les femmes dans sa situation, qui font parfois l'objet d'entrefilets dans les journaux, ou de statistiques sur les filles-mères ou les filles abandonnées.