La jeune comédienne, Alice Belaïdi, sera-t-elle distinguée cette année comme révélation théâtrale de l'année lors de la cérémonie des Molières, organisée le 25 avril, retransmise en direct à la télévision sur France 2. Lyon. De notre correspondant L'Avignonnaise, née d'une mère française et d'un père algérien originaire de Blida, est nominée pour cette suprême et première grande reconnaissance. Alice Belaïdi brûle les planches théâtrales depuis maintenant trois ans dans l'adaptation du sulfureux roman de la Marocaine Saphia Azzedine Confidences à Allah. Nous l'avions vue et vivement applaudie au festival off d'Avignon, dans le théâtre où elle s'est formée, le théâtre du Chêne noir. « Attention talent », titrions-nous alors (lire notre édition du 26 juillet 2008). Depuis, Alice a obtenu en 2009 à la Cité de la musique à Paris le grand prix de la Critique : Révélation théâtrale de l'année, alors que la pièce continuait d'être donnée avec un succès triomphal au Théâtre Montparnasse à Paris, puis à la Gaité-Montparnasse. Le 25 avril, si elle obtient le Molière, cela ne fera que justifier la prouesse d'une comédienne promise à un bel avenir déjà international, puisque la pièce a été jouée en Belgique, Nouvelle Calédonie, Luxembourg, Guadeloupe, Martinique... Dans cette histoire, elle incarne une paumée d'un bled perdu, devenue prostituée, avec un langage cru qui reflète certains malaises de nos sociétés maghrébines. Mais qu'on ne s'y trompe pas, Alice Belaïdi n'est pas seulement nominée pour ce rôle exceptionnel qui sert un texte fort, car elle passe facilement d'un registre à l'autre, allant de Marcel Pagnol au classique le plus classique. Le parcours normal d'une actrice hors pair. On croise les doigts pour le 25 avril !