Chassées par une terrible sécheresse qui avait sévit dans la région au cours des années 1985-86, plus de 54 familles nomades de la tribu des Ouled Sid Cheikh, venues de la vallée de la Zouzfana, de Oued Namous et de la région des ksour du nord, ont élu domicile sur un terrain rocailleux et hostile à proximité de l'endroit dit « Hassi 20 », à 16 km au nord du chef-lieu de wilaya, entre l'oued de Béchar et la route nationale en direction d'Oran. Le calvaire de ces nomades exclus du développement local n'est pas prêt de trouver une solution. Installés depuis plus de plus de 23 ans dans cet endroit découvert, ces éleveurs et leurs enfants souffrent de plus en plus au fil des années. Vivant dans des taudis éparpillés et construits dans un espace réduit, avec des moyens de fortune propres aux taudis, la souffrance de ces familles est indicible et se mesure à travers le regard hagard et insoutenable de leurs enfants circulant pieds nus, vêtus en haillons et dépourvus de couverture médicale. Le responsable de ces familles nous parle pourtant sans amertume, avec la sagesse propre aux nomades : « nos enfants vivent quotidiennement la malnutrition mais que pouvons-nous faire ? » Privées d'eau, d'électricité et du travail, ces familles sont exposées en permanence aux aléas du temps et à la rigueur des températures de l'hiver et de l'été. « En plus, nous vivons au milieu des vipères et des scorpions. Plus de 20 des nôtres ont été piqués par des scorpions cette année et évacués à l'hôpital de Béchar », témoigne, avec amertume cette fois, notre interlocuteur.Quels sont les moyens de leur subsistance ? « Les adultes pratiquent l'élevage rudimentaire des poules et les jeunes travaillent parfois dans les deux entreprises d'extraction de sable en bordure de l'oued de Béchar, mais sans couverture sociale », déplore-t-il. Dans ce lugubre décor, une seule consolation cependant : 96 enfants de ces familles sont scolarisés et transportés par autocar communal à Ouakda, une petite agglomération située à une dizaine de km du lieu de leur installation. Le représentant de ces familles affirme, en exhibant copie des lettres, avoir saisi les autorités locales depuis 1995 pour attirer leur attention sur leurs insupportables conditions de vie, en vain. Toutefois, le chef de l'exécutif de la wilaya, qui avait reçu en septembre 2007 le représentant de ces nomades, avait promis, suite à leur demande, de les intégrer dans le cadre du programme de l'habitat rural. Des dossiers dans ce sens ont été déposés auprès de la DLEP depuis 10 mois, mais ces nomades sont toujours en attente de la concrétisation de cette promesse.