On a beau dire et redire, l'administration a la peau dure. La presse, qui pour certains n'a pas bonne presse, tente tant bien que mal d'être ce troisième œil pour ceux qui ferment les yeux ou font semblant de ne pas voir. C'est selon. Cette presse que d'aucuns ne voient pas d'un bon œil se fait parfois maudire de par la mission qui est de répercuter les travers de la vie publique sur ses colonnes, porter la voix de ceux qui s'estiment lésés, montrer du doigt tel ou tel acte d'un irresponsable ou tout simplement rapporter les imperfections constatées ici et là et générées par une piètre gestion de la cité… Cela dit, il reste toutefois malaisé de dissuader ceux qui persistent dans leur impéritie que résume l'indétrônable réflexe du « pas moi, c'est l'autre ». Le cas présent que nous tenons à évoquer est de fraîche date. Il s'agit de certains services de la Seaal dont les premiers responsables sont tenus par une obligation de résultats depuis que la fusion est née en 2005 entre Suez et l'ex-EPEAL pour la réfection du réseau AEP sur le territoire de la wilaya d'Alger. Des équipes et des équipements sont mis en place pour donner un souffle nouveau à ce service public dans tous ses segments ahanants, notamment le département ayant la charge de colmater les fuites de la précieuse denrée dont les pertes enregistrées annuellement ne sont pas négligeables. Bien que le service communication de la Seaal fonctionne comme du papier à musique pour informer et prendre acte des impairs relevés par les administrés via la presse, il n'est pas malvenu de s'interroger sur le comportement à tout le moins parasitaire des services techniques qui trouvent le culot de flouer leurs supérieurs en leur fourguant de fausses informations sur le terrain. Pour avoir bonne conscience et ne pas se faire admonester par leur hiérarchie qui s'est donné la peine de se déplacer, mercredi dernier, sur les lieux (62, rue Omar Benaïssa), pour vérifier de visu les dommages causés au voisinage, messieurs les « dépanneurs » – un bataillon sur place pour une rupture de vanne – lui inventent toute honte bue une histoire en le conduisant sur le rétablissement d'une ancienne canalisation. Une manière de lui faire avaler des couleuvres : les plaignants ont tort et fabulent. Une façon aussi de ternir en douce l'image d'une société joint-venture dont les responsables ne lésinent pas sur les moyens du bord pour réhabiliter un réseau désuet.