Malgré la canicule, la place du marché de Biskra connaît une animation particulière, surtout les jeudis et vendredis. Or, cet endroit, noir de monde dès les premières heures de la journée, n'est accessible pour les passants venus faire leurs emplettes que du côté de la rue Madani Ben Ouamane, face à la terrasse du café de l'Etoile, et pour cause : les autres ruelles et issues baignent littéralement, depuis belle lurette, dans un égout à ciel ouvert, un cloaque malsain que vomissent les réseaux secondaires des égouts défoncés et les conduites envasées et brisées qui, bien que bricolées à plusieurs reprises par les services compétents, continuent d'inonder les rues menant au marché central des fruits et légumes. Coulant des bouches d'égouts et autres plaques brisées, ce bourbier pestilentiel qui dépare le centre-ville ne semble déranger aucunement ni les clients des boucheries, ni ceux des étals de zalabia et encore moins, émousser l'appétit des amateurs de la « doubara » sauce piquante, attablés à quelques coudées de ce plan d'eaux usées, nauséabondes et qui plus est bouillon de culture de toutes sortes de microbes et autres vecteurs de maladies et d'épidémies à transmission hydrique.
