En signe de protestation contre le négoce déloyal qui parasite leur activité légale, les commerçants du marché communal dit des Trois Horloges viennent de débrayer l'espace de quelques jours. Ils espèrent, à travers leur grogne, obtenir gain de cause auprès des autorités locales qui, le moins que l'on puisse dire, ont été interpellées à maintes reprises pour mettre de l'ordre et enrayer le squat des espaces publics qui a pignon sur rue, surtout depuis l'ouverture du marché national aux produits de toc made in « là-bas ». Peine perdue, car plus l'éventaire ambulant alentour est montré du doigt, plus l'activité illicite, qualifiée par fausse pudibonderie de marché informel, prend de l'ampleur. Les propriétaires de magasin ont beau s'égosiller contre le négoce de la rue qui, tôt le matin, prend d'assaut les artères, engorge les parallèles, s'empare des perpendiculaires, rogne les diagonales et n'hésite pas à « boucler » toutes les issues si « leur » besoin se fait sentir... Mais on préfère fermer l'œil sur cette pratique somme toute déloyale et qui n'est pas sans causer des désagréments... Il y a, croit-on savoir, des raisons pour ne pas trop bousculer cette agitation qui brave la puissance publique. L'on se rappelle, le même scénario eut lieu, il y a trois ou quatre ans, le long de l'artère Ahmed Bouzrina (ex-la Lyre). Cette dernière tient lieu de véritable théâtre de colère des indus occupants sommés de libérer les lieux, car tout simplement ils devaient rallier, pour leur usage commercial, une structure flambant neuf et réglementaire située au lieudit Zoudj Ayoun. La rue Bouzrina fut enfin fluide et pour la circulation automobile et pour l'usage piéton. Ce répit n'a duré que l'espace d'un temps. Le long de ladite rue est une nouvelle fois envahi par les petits revendeurs revenus en force. Ceux-là mêmes qui n'en ont cure, faut-il souligner, du voisinage dont les habitants doivent montrer patte blanche pour regagner leurs pénates... Ils doivent, parfois, jouer des coudes, voire prier les squatters pour leur céder le passage. Il y a toutefois, un couac à relever. Une interrogation qui tarabuste l'esprit du commun des mortels : pourquoi, nom du ciel, fait-on preuve de laxisme ici, alors que là-bas la poigne de fer est de rigueur ? A l'image de la rue Ferhat Boussad (ex-Meissonnier) où le diktat du négoce informel n'est plus de mise depuis que le lieu public est libéré.