Le Maroc veut le beurre et l'argent du beurre. Et il le demande avec arrogance. En effet, sur un ton menaçant, le roi Mohammed VI vient à nouveau avec insistance exiger de l'Algérie qu'elle rouvre la frontière. Pour rappel, ce problème est né en 1994 à la suite d'un attentat terroriste contre un hôtel de Marrakech. Sans hésiter, le monarque de l'époque, Hassan II, accusa les services algériens d'être derrière le coup. Il décide alors d'instaurer le visa pour nos ressortissants et le jour même, les Algériens qui étaient en touristes au royaume chérifien sont extirpés de nuit de leur hôtel et expulsés sans avoir eu le droit de prendre avec eux leurs affaires. Comment réagir avec un tel voisin qui n'a pas hésité à humilier même les enfants ? Après ces représailles, l'Algérie décide de fermer la frontière terrestre algéro-marocaine. Il s'avérera plus tard que les terroristes auteurs du crime étaient des sujets marocains. Malgré le développement de l'affaire, Rabat refuse de reconnaître ses erreurs. Il n'a même pas demandé des excuses aux services de sécurité algériens et à nos compatriotes humiliés et brimés injustement. La seule obsession est la réouverture de la frontière. Il faut dire que les touristes algériens déboursaient bon an mal an trois milliards de dollars environ, ce qui avait un impact sensible sur l'économie marocaine. Mais le Maroc n'offre rien en échange. Déjà qu'il a instauré le désordre dans la région en envahissant le Sahara occidental en 1975. Depuis, le Maghreb vit une instabilité chronique alors que la communauté internationale a offert au régime alaouite un plan de paix qui lui permet de se retirer dignement et honorablement du désert dans lequel il s'est embourbé. Un entêtement suicidaire que le peuple marocain est en train de payer chèrement. Un entêtement qui lui fait croire qu'il peut avoir à la fois le territoire sahraoui et les pétrodollars algériens. C'est comme si à ses yeux, les peuples algérien et sahraoui sont quantité négligeable qui ne mérite aucun respect. De toute évidence, les Algériens ne sont pas dupes. Ils ne gagneront absolument rien à la réouverture de la frontière. Pire, une telle éventualité signifie plus de drogue marocaine en Algérie, plus de produits contrefaits nuisibles à la santé de notre population. L'Algérie n'est pas aussi masochiste pour payer un tel prix.