Plus de 55 % des femmes sont victimes de violences diverses. Nous recevons quotidiennement une dizaine de femmes portant, pour la plupart, des ecchymoses ou des fractures », a déclaré M. Hamlaoui, chef de service de médecine légale de Skikda. En plus du sentiment d'impuissance, et en l'absence de prise en charge réelle des femmes victimes de violence conjugale, celles-ci, et dans leur majorité, refusent de dénoncer leurs agresseurs. M. Hamlaoui précise à ce sujet : « Nous leur délivrons un certificat médical, mais nous savons pertinemment qu'elles ne l'utiliseront pas. Cette situation ne fait que s'aggraver d'année en année, surtout qu'il n'y a aucun centre d'orientation pour la prise en charge de ces victimes qui sortent d'ici désemparées, ne sachant pas quoi faire ; j'irai même plus loin en dénonçant l'absence de l'Etat ». Par ailleurs, et dans un bilan dressé par les services de la médecine légale relevant du secteur hospitalier de Skikda, l'on apprend que 2 506 cas de coups et blessures volontaires ont été enregistrés au cours du 1er semestre 2008. « Nous avons remarqué que c'est surtout au niveau des régions enclavées telles Collo, Zitouna et M'Djez Dchich, que le nombre d'agressions est plus important qu'au chef-lieu de wilaya. Cette situation est due à la précarité dans laquelle vivent les populations et aussi au comportement impulsif des gens qui n'hésitent pas à passer à l'acte », ajoutera M. Hamlaoui. Et de conclure : « Ce genre de comportement est dû, à mon sens, au mal-être puisqu' il n'y a aucun centre de loisirs à Skikda ».