La rumeur court à propos de la fermeture de deux médiathèques. Le centre scientifique Didouche Mourad, qui était un espace de rencontres, de découvertes et d'expression, aurait fermé ses portes pour laisser place à une agence de téléphonie. Les lieux étaient très fréquentés, selon les riverains. Walid, 21 ans, étudiant en marketing, confie : « J'avais rendez-vous au centre scientifique pour y étudier avec une amie et nous l'avons trouvé en travaux. Nous pensions qu'il était en rénovation. C'est dommage Bibliothèque nationale n'a pas le même public ». Les médiathèques sont des lieux ouverts à tous par opposition au site du Hamma où « le lectorat est ciblé » comme le souligne Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale. Si pour certains étudiants, elle reste une alternative, d'autres regrettent la fermeture de ces sites culturels de proximité qui offraient des services divers.« Dans ce centre, il y avait même une salle de projection vidéo », rappelle Walid. La médiathèque de la place du 1er Mai a, elle aussi, subi le même sort. Le propriétaire a réclamé son bien et l'a récupéré. Selon Redouane Mohammedi, ce site a bel et bien été fermé mais remplacé depuis. L'annexe de la bibliothèque Molière a été, à cet effet, agrandie et consacrée aux étudiants en médecine. Les autres activités ont été transférées vers le centre culturel Azeddine Medjoubi (Sidi M'hamed) qui est dédié entre autres à la jeunesse et à l'initiation à l'informatique. En ce qui concerne le centre scientifique de Didouche Mourad, les locaux, actuellement en travaux, ont été repris par Algérie Télécom ( A T) qui en fera un « cyberspace » révèle M. Meziani, le chargé de communication d'AT. M. Mohammedi précise : « Algérie Télécom veut promouvoir la culture de l'internet, Arts et Culture veut faire d'Internet un secteur parmi tant d'autres pour les loisirs des jeunes. L'Etablissement pourra ainsi assurer une animation culturelle et artistique. Nous serons toujours présents sur le site mais avec une nouvelle répartition des tâches. » L'espace médiathèque sera donc maintenu. Le directeur ajoute : « Nous n'avons pas le monopole de la culture et du savoir. Si d'autres partenaires ont des compétences, qu'ils les mettent au service des jeunes. C'est cette culture de proximité que nous voulons développer. » « Une politique d'expansion » dans les quartiers populaires d'Alger comme Bab El Oued, Belouizdad et El Harrach est en cours de réalisation. Des relations ont été établies entre les communes et la wilaya d'Alger pour permettre le développement de ce projet. Les centres de l'Etablissement Arts et Culture seront mis à la disposition des écoles comme les conservatoires par exemple, qui sont une prolongation des cours de musique dispensés à l'école. De nombreux contacts avec la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA), la Région parisienne ainsi qu'avec les centres culturels de plusieurs pays permettent la formation de personnels qualifiés pour intéresser le citoyen et lui faire découvrir toutes les possibilités qu'offrent ces lieux.