Si les mariages et les fêtes familiales contribuent à l'animation de nos villes de l'intérieur du pays, frappées durant les quatre saisons de torpeur et victimes de disette culturelle, ils sont aussi source de désagréments pour un grand nombre de citoyens. A Sédrata, plusieurs citoyens se plaignent des nuisances sonores provoquées par l'utilisation démesurée des haut-parleurs et du tapage nocturne qui accompagnent souvent ces fêtes. Théoriquement, ces dernières doivent être célébrées dans des salles insonorisées et spécialement aménagées pour regrouper un grand nombre de personnes. La réalité est toute autre ; à Sédrata, à Souk Ahras et ailleurs, des hangars, des garages, des constructions à moitié achevées ne répondant guère aux normes requises, sont loués à raison de 20 000 DA à 30 000 DA/ nuit. A M'Daourouch, troisième agglomération importante de Souk Ahras, le recours aux armes à feu comme signe de joie oblige les citoyens à garder l'esprit alerte jusqu'à une heure avancée de la nuit. Le même phénomène nous a été signalé à travers la majorité des villes et villages de la même wilaya. Les cortèges qui serpentent, dans une totale anarchie, les artères principales, apportent également leur lot de misères et sont parfois la cause de plusieurs accidents. Certains parmi les conducteurs de véhicules conviés à ces fêtes font peu cas, lors des moments de liesse, du code de la route, provoquent des embouteillages et s'adonnent à des acrobaties mortelles. Bonheur des uns, « bonheur » des autres : des jeunes autoproclamés maîtres des lieux abordent les automobilistes à la sortie du siège de la mairie et des salles des fêtes pour demander une dîme estimée à 150 DA en contrepartie de la surveillance des véhicules. Une majorité de gens accepte « ce service » pour ne point perturber l'ambiance festive, mais aussi par esprit de solidarité avec ces jeunes oisifs.