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Jean-Jacques Annaud (Réalisateur français) : « J'ai des projets qui vont
Publié dans El Watan le 13 - 08 - 2008

Il est l'auteur du film culte La Guerre du feu. Il incarne la « french touch » à Hollywood de par des films comme Le nom de la rose, Sept ans au Tibet ou encore Stalingrad. Il est le récipiendaire d'un Oscar du meilleur film étranger en 1977. Il s'appelle Jean-Jacques Annaud. Et à 65 ans, il garde une âme d'enfant.
Propos recueillis à Paris
Tout à l'heure, vous m'avez dit que vous regrettiez de n'être jamais venu en Algérie...
Oui ! Je le regrette énormément. Parce que j'aime l'Afrique et le Maghreb. Et j'ai beaucoup de respect et d'intérêt pour l'Algérie. bizarrement, je ne suis jamais venu chez vous. Mais j'ai des projets qui vont m'y emmener. Ce qui me ferait vraiment très plaisir.
Mais encore...
Oui, un projet ! Un truc dont on ne peut pas parler. Parce que c'est un peu prématuré. Cependant, c'est pour bientôt.
Vous êtes revenu, avec le film Sa Majesté Minor, aux sources, aux racines latines. Une comédie primitive, antique et truculente...
J'avais envie de revenir vers ma langue natale. Cela fait trente ans que je travaille en anglais. Un retour vers un vrai film de fantaisie, baroque, païen, très surréaliste d'une certaine manière. Un film tout à fait insensé, j'ai envie de dire. C'est une conviction ! Il ne faut pas que nous, les cinéastes, acceptions toujours de faire des films formatés. Pour le prime-time des télévisions, c'est très utile. Mais de temps en temps, il faut ruer dans les brancards et proposer des œuvres différentes. Le film Sa Majesté Minor est un sujet très méditerranéen. D'ailleurs, quand j'ai conçu le film, pour vous dire, j'étais tout à fait ouvert à des acteurs maghrébins. J'en ai même sollicité quelques-uns. Un film portant sur la Méditerranée. Que ce soit l'architecture ou encore les costumes, c'est commun au bassin méditerranéen. L'histoire pouvait se situer près de la côte de Tunisie, du Maroc ou de l'Algérie. Peu importe ! C'est ce monde-là qui nous unit. C'est pour des raisons de comportement, de body language, comme on dit. Je ne pouvais pas prendre des acteurs anglo-saxons. J'avais besoin de gens portant en eux la latinité et la Méditerranée. Loin du moule du cinéma formaté anglo-saxon. Là, j'avais besoin de plus de liberté. Et le français semblait bien s'adapter.
Le film présente aussi une micro-société antique parlant de pouvoir...
C'est le goût d'un microcosme contant l'histoire d'un village, mais cela peut être celle d'une nation. L'ascension d'un président. C'est une histoire qui ressemble un peu à mon personnage.(rires). Forcément, le pouvoir donne le respect, l'accès aux jolies femmes...C'est éternel, tout ça. (rires).
Une fable éternelle...
Voilà ! C'est une comédie ou un drame éternel. Généralement, ça commence en comédie et ça finit en drame comme le film.
On sent que Jean-Jacques Annaud est animé par une âme puérile d'enfant espiègle...
(Rires) C'est ce que me dit ma femme. Vous savez, je crois que c'est un métier (cinéaste) de gamin. La mise en scène, c'est un jouet. Comme je suis metteur en scène, je suis amené à m'identifier à mes différents personnages. Je m'identifie à un homme-cochon, à une jeune fille amoureuse, à un beau mec musclé, à une vielle femme à la retraite... Donc, c'est très ludique de faire cela. Et en plus, on se transporte dans des univers imaginaires. C'est vraiment le royaume de l'enfance. Tant qu'on aime jouer, on peut être réalisateur. Le jour où l'on a plus envie de jouer, il faut arrêter. Les plus arides des metteurs en scène, penseurs, très sérieux, ont cette enfance en eux.
Le film La Guerre du feu, est une œuvre faisant office de référence anthropologique, universitaire et pédagogique...
La Guerre du feu, est un grand moment pour moi. Car je me suis découvert, alors que j'étais au Cameroun. Je ne connaissais rien de l'Afrique. Et étrangement, c'était un bouleversement. Parce que je me suis identifié à des gens qui avaient une culture fondamentalement différente de la mienne, même s'ils parlaient ma langue très souvent. Cela m'a fait un bien fou. J'ai découvert le monde de l'instinct que je ne connaissais pas et que j'ignorais en tant que bon Français de l'université. J'étais un peu pédant, un universitaire rigide. Et l'Afrique m'a déniaisé.(rires). Je suis revenu en France complètement transformé. Et du coup, je me suis épris de passion pour l'Afrique subsaharienne, les civilisations premières, l'anthropologie, et je me suis mis à lire énormément. Aussi, j'ai réalisé mon premier film en Afrique. Un long-métrage intitulé La Victoire en chantant, un film violemment anticolonialiste. Et cela m'a incité à me poser des questions toutes simples sur les origines et l'universalité de l'homme, en me projetant dans cette période lointaine : Qu'est-ce je serais, si je vivais à cette époque-là, sans le feu, dans le froid, en étant minoritaire par rapport aux autres tribus ? Comment vais-je faire pour survivre ? Quelles sont les peurs, les croyances ?
Le Nom de la rose, c'est un autre registre. Un thriller médiéval avec Sean Connery...
C'était passionnant à faire ! J'ai exaucé un rêve d'enfant. J'ai pu visiter 350 monastères d'Italie, de France et d'Espagne pour les besoins de mon film. C'était une passion d'enfance. Je trouvais que les monastères dégageaient un certain mystère. Je voulais essayer de comprendre cette période médiévale qui était très captivante. En ce moment, je suis très intéressé pour faire un film portant sur une passerelle entre la pensée du monde occidental et celui du Moyen-Orient. Je suis très intéressé par le monde musulman. En plus de cela, je suis très laïque. J'ai un très grand respect pour les religions et civilisations des autres. Je suis troublé par l'incompréhension qui s'installe parfois. J'ai vécu au Cameroun, un pays partiellement musulman, avec beaucoup de bonheur. Je pense qu'au lieu de s'opposer, ce serait mieux de se comprendre (rires). Ce sont des cultures que j'aime et qui, à mon avis, méritent d'être mieux connues.
Stalingrad, c'est un autre exercice de style filmique (film de guerre) où l'acteur britannique, Jude Law, crève l'écran...
C'est un homme formidable. Pour le rôle dans Stalingrad, j'étais à la recherche d'un acteur ayant le type russe, aux yeux bleus et bien bâti. J'ai fait le tour des acteurs pouvant jouer ce rôle. Mais quand j'ai vu Jude Law... Je me souviens, c'était dans un club à Londres, et je n'oublierai jamais ça. Il était au moins à 80 m de moi, et j'ai vu cette paire d'yeux ! Et on me rapprochant, je me suis dit : ce mec est une star considérable ! S'il ne devient pas une star un jour, c'est qu'alors je ne comprends plus mon métier. C'est une personne qui dégage un charisme. C'est cela qui fait la différence entre un acteur et une star. Un acteur peut avoir un talent de comédie magnifique, il peut réciter Shakespeare par cœur, être formidable mais ce n'est pas lui qu'on regarde. Sur le tournage de Stalingrad, j'avais des fois 1000 figurants, c'est immense. Mais d'un coup d'œil, je voyais Jude. Tac ! Je tombais sur lui. Même chose avec Brad Pitt ! Pareil ! Il n'y a rien à faire. Vous les mettez dans une pièce, il n'y a qu'eux qu'on regarde. Ils ne font rien de particulier ! L'un fume sa cigarette ou l'autre écrit une lettre à sa fiancée.
Il a une sorte d'aura...
Oui, une aura ! Je me souviens quand je dirigeais Brad Pitt dans le film Sept ans au Tibet. Il y avait un autre acteur formidable, David Thewlis, qui était son partenaire dans le film. Il est toujours admirable, juste et bien ! Eh bien, quand je dirigeais la scène, je ne regardais que Brad. C'est quand même fou. Alors que j'avais un égal respect, bien sûr, pour mes deux acteurs. Et j'avais beaucoup d''admiration pour David Thewlis. Mais c'est ce phénomène du regard qui est incroyable ! C'est la même chose avec les actrices stars, vous voyez.
Par exemple...
Comme Julia Roberts, par exemple. Avec laquelle j'ai eu souvent des projets. Vous savez, Julia est toute menue, eh bien, dès qu'elle sourit, vous ne voyez plus qu'elle. Elle est rayonnante ! D'un seul coup la pièce s'illumine. Vous êtes dans un restaurant où il y a un grand nombre d'actrices, parce que c'est l'avant-première d'un film, et vous ne voyez qu'elle ! Voilà, elle a ça et Jude (Law) aussi, sans rien faire ! Jude Law, c'est un garçon charmant, un type adorable, extrêmement poli, courtois, attentionné, ponctuel et il connaît son texte. Et puis, il a beaucoup de talent. Mais le talent, c'est la condition nécessaire. Après, vous avez tout ce qui se fait et renseigne sur les tournages. Un mec qui est talentueux et qui arrive avec trois heures de retard, ça ne va pas. Un mec qui a beaucoup de talent qui est ponctuel mais de mauvaise humeur toute la journée, ça ne va pas, non plus. Lui, au contraire, c'est un bijou. C'est un bonheur de rencontrer des gens comme cela !


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