Totalement délaissé pendant plusieurs décennies, le tourisme commence enfin à se doter d'infrastructures de qualité. Mieux vaut tard que jamais, semblent dire à l'unisson les rares opérateurs nationaux qui osent investir dans ce segment de l'économie nationale. Alors que la région de Mostaganem dispose d'un potentiel considérable en matière de sites côtiers enchanteurs, elle n'aura pas réussi, depuis toujours, à attirer la moindre construction hôtelière capable d'accueillir une clientèle de qualité. Les rares et minuscules hôtels, datant de la colonisation, se comptent sur les doigts d'une main, il aura fallu attendre plus de 40 ans après l'indépendance, pour voir enfin s'ériger des structures dignes d'être recommandées aux familles algériennes. En effet, après l'inscription du projet de zone d'expansion touristique des Sablettes, les premières constructions, qui sortiront des dunes de sable, adopteront une architecture où l'imagination des concepteurs ne parviendra pas à faire émerger du sol autre chose qu'un vulgaire alignement de carcasses de type R+1. Affichant des tarifs parfois inabordables pour le cadre moyen, ces bâtisses d'un autre âge, seront rapidement boudées par des estivants de plus en plus exigeants. Il y a eu bien sûr ce subtil agencement de bungalows construits par l'OPGI de Relizane, mais à l'instar de l'hirondelle, ces coquettes maisonnettes avec mini-jardin et garage, ne feront jamais le printemps. Comme frappés de cécité, les investisseurs, qui s'illustreront par la suite, feront quasiment du gâchis à ciel ouvert. Il aura fallu attendre une autre génération d'opérateurs pour que des structures plus élaborées sur le plan architectural et sur la qualité des prestations voient enfin le jour. La première surprise viendra du complexe El Waha, qui avec une judicieuse conception de bungalows complétée par une harmonieuse occupation de l'espace, donneront aux Sablettes une image des plus séduisantes. L'exploit n'est pas fortuit, lorsqu'on observe la totale laideur des échoppes qui font corps avec la corniche. Puis, depuis déjà trois années, il y a eu l'arrivée d'une grosse pointure avec la construction, en mitoyenneté avec El Waha, du complexe El Mountazah. Avec son hôtel de 16 chambres, dont deux suites et pas moins de 30 bungalows, il contribue largement à l'amélioration remarquable de l'image de marque de la région. Un chantier interminable Séduit par le confort et la qualité du service, le syndicat des pétroliers jettera son dévolu sur l'hôtel dès son inauguration, pour en faire un centre de vacances pour les familles des travailleurs et cadres de Sonatrach. Malgré les contraintes imposées par un environnement des plus hostiles entre autres la présence fort incommodante d'une bergerie l'hôtel et ses dépendances affichent une grande sérénité. Puis, il y a eu enfin une troisième vague de constructions, dont les premières esquisses dénotent totalement avec ce qui s'était fait jusqu'à présent. Alors que la plupart des bâtisses sont encore en construction, l'estivant qui redécouvre cette plage ne peut que remarquer un nouvel hôtel, construit légèrement en retrait par rapport à la plage, mais dont toutes les chambres possèdent une vue sur mer. S'élevant sur pas moins de 4 niveaux, l'hôtel Murustaga qui est l'un des noms antiques de Mostaganem se détache non pas par sa stature mais par le subtil mariage entre l'art moderne, l'art mérovingienavec une tour en pierre de taille qui abrite un escalier en colimaçon et l'art arabo-mauresque. Il y a même un portique avec pas moins de trois arceaux qui sert de porte dérobée, donnant directement accès à l'entrée principale. D'emblée, le propriétaire affiche l'ambition de plaire et de séduire, surtout dans l'agencement des espaces verts, où il n'a pas été avare. Ce qui est plutôt rare dans la région, où le moindre espace est envahi, sans vergogne, par le béton et les constructions hétéroclites. Au Murustaga, la verdure est partout, y compris aux étages où des couloirs bordés d'arceaux accueillent avec bienveillance des jardinières où poussent de merveilleux assortiments de fleurs. Avec ses 26 chambres, dont deux F2, deux F3 et deux suites, l'hôtel affiche des prix que la sympathique jeune directrice est disposée à négocier, surtout durant la basse saison où la fréquentation se raréfie dramatiquement. La thalasso dès 2009 Pour la pleine saison, les chambres single sont disponibles à 6500 DA, les F2 et F3 à 10800 et 15100 DA, tandis que la suite princière, avec terrasse et kitchenette, vous coûtera 21 000 DA. Dès la clôture de la saison, le propriétaire des lieux envisage d'entamer les travaux pour la seconde phase du projet. Disposant encore de suffisamment d'espace, il compte lancer une série de cabanons individuels ainsi que la première unité de thalassothérapie. Ainsi, dès la prochaine saison, les amateurs de balnéothérapie pourront s'adonner en toute quiétude et surtout en toutes saisons à cette activité pratiquée jusque-là uniquement au niveau de Sidi Fredj. Néanmoins, alors que ces véritables pionniers ne cessent d'étonner par leur savoir-faire et par leur goût du raffinement que tout un chacun pourra observer et apprécier, il est toutefois regrettable que de pseudo-investisseurs n'aient pas encore jugé utile d'entamer les travaux de construction. Si bien qu'entre les structures réceptionnées et celles encore en construction, des espaces sont utilisés comme parking. Outre les nuisances provoquées par le mouvement incessant des véhicules, il y a cette désagréable obligation de devoir côtoyer des terrains vagues. Alors que le cahier des charges comporte certainement des délais de construction, certains les ignorent superbement. Pendant que les véritables investisseurs continuent de suer pour rentabiliser l'argent investi, d'autres profitent sans état d'âme, du laxisme ambiant. Ce qui ne les empêche nullement de soutirer de substantiels revenus des ces parking poussiéreux. Cela fait plus de dix ans que cela dure, donnant de cette station balnéaire, si prisée par les estivants, l'image d'un interminable chantier. Il serait temps que l'immense travail d'assainissement réalisé au niveau des zones d'activités il y a eu purement et simplement annulation des titres d'attribution pour l'ensemble des investisseurs défaillants soit rapidement poursuivi au niveau des ZET. C'est à ce prix que le tourisme de qualité se mettra progressivement en place, repoussant définitivement la médiocrité ayant prévalu jusque-là.