Après avoir traité le dossier des véhicules neufs et imposé une nouvelle taxe applicable sur tout nouveau véhicule neuf importé par les particuliers ou acheté auprès des concessionnaires automobile, le gouvernement veut ouvrir le dossier du marché des voitures d'occasion. Certaines informations publiées dans la presse font état de l'existence d'un avant-projet de loi pour réglementer la vente des véhicules d'occasion, qui est en préparation au niveau du ministère du Commerce. C'est du moins ce qu'a déclaré Ouali Yahiaoui, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce. Le projet de loi devrait être prêt à la fin du second semestre 2008. L'Etat semble décidé à mettre de l'ordre dans un marché anarchique et qui échappe à tout contrôle. A Tidjelabine, par exemple, en dépit de la cherté des voitures, les acheteurs ne manquent pas. Depuis l'instauration des taxes sur les véhicules neufs, les prix des voitures d'occasion sont montés en flèche. Un marché qui ne répond, en fait, à aucune norme commerciale et qui, par conséquent, reste ouvert à une grande spéculation. Les critères ? L'année, la pièce détachée et la rutilance. Les acheteurs débarquent très tôt le matin dans ce labyrinthe du négoce. Ils commencent par faire le tour, discutent, échangent des propos et des appréciations avec les vendeurs, font mine de s'intéresser aux modèles exposés. Les questions se veulent pertinentes. Les négociations autour du prix peuvent durer des heures et il est rare que les vendeurs cèdent d'un pouce. El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, avait déjà déclaré au début de l'année 2008 : « L'Algérie a entamé la réflexion pour proposer un dispositif d'importation des véhicules d'occasion qui prémunirait l'économie nationale des dérives observées par le passé. » Outre l'exigence de n'autoriser que les véhicules répondant aux caractéristiques techniques requises par la législation algérienne, il s'agit également de faire bénéficier le Trésor public d'une manne fiscale qui lui a toujours échappé. L'importation des véhicules de moins de trois ans avait suscité la colère du président Bouteflika en 2005. Lors d'une visite au port d'Alger pour inaugurer le navire Tassilli II, il avait surpris tout le monde en plaidant pour la révision de cette mesure. « Je ne pense pas que l'importation des véhicules de moins de trois ans soit une bonne chose. Comment vérifier qu'un véhicule a moins de trois ans ou quinze ans ? Le problème doit être revu », a-t-il souligné.