Le phénomène de la violence dans les stades est toujours d'actualité, même si beaucoup de choses ont été dites sur le sujet. Ce fléau qui envahit les terrains de football à travers le monde n'est pas nouveau, mais prend des contours à chaque fois plus alarmants. En cette fin d'année, notre football prend des vacances non pas méritées, mais plutôt nécessaires dans la mesure où la compétition ne servait plus le sport. Ce qui devait être une fête s'est transformé en une hantise pour ces nombreuses familles obligées d'éviter toute sortie afin de ne pas se retrouver face à des supporters déchaînés, et ce, quel que soit le score final au tableau d'affichage. Devenues un cauchemar, les rencontres de football, quelque part mal prises en charge par les textes en vigueur et par les hommes en place, ont terni le sport et le spectacle censé en découler. Cette première phase du championnat, un peu plus que les autres sûrement, annonciatrice d'un retour encore plus difficile, s'est caractérisée par des dépassements dangereux pour la discipline, pour les personnes et leurs biens. C'est dire l'urgence, quand bien même au niveau de certaines sphères de décision le problème serait réduit à une simple casse dont les auteurs ne sont que des pseudo-supporters. Des raccourcis qui n'ont pas lieu d'être lorsque l'on sait que la violence, jusque-là confinée dans les enceintes sportives, trouve son prolongement dans la rue, d'où le danger rampant qui envenime les villes. Le phénomène ne peut donc être banalisé et les leçons du passé, assez récent d'ailleurs, ne doivent pas être occultées. Faut-il rappeler que les revendications les plus violentes sont parties des enceintes sportives pour se terminer en des bains de sang ? Apparemment, l'interrogation reste entière au vu des légères dispositions prises jusque-là et surtout de la fuite des responsabilités de la part de certaines structures qui ont bureaucratisé le fléau au lieu de le combattre. Quant aux nombreuses associations qui bénéficient de larges subventions étatiques et autres, au lieu d'être présentes de manière effective sur le terrain avec un programme et des actions, elles se contentent de faire dans les gesticulations qui ne servent aucunement le sport. La violence dans les stades peut faire ressurgir les vieux démons qui savent, subtilement, utiliser le dribble pour feinter toute une jeunesse.