« Le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) est vivement préoccupé par la vague d'arrestations qui cible les défenseurs de droits humains », a indiqué un communiqué de cette ONG. Selon des militants tunisiens, dimanche 27 juillet, « Zakia Dhifaoui, membre de la section de Kairouan de la LTDH et du FDTL, a été arrêtée peu après midi, à Redeyef (sud-ouest), théâtre au printemps dernier, d'une vague de protestation sociale sévèrement réprimée ». Zakia Dhifaoui a été « emmenée par des agents de la police politique qui ont envahi le domicile de Adnen Hajji (le leader de la contestation emprisonné depuis fin juin), où elle se trouvait en compagnie de Mme Hajji ». « Cette interpellation sans mandat et en violation des procédures légales a eu lieu suite à une marche pacifique qui s'était déroulée tôt dans la matinée à Redeyef en solidarité avec les protestataires emprisonnés et au cours de laquelle Zakia Dhifaoui avait pris la parole », a précisé le CNLT. Trois professeurs et un instituteur ont également été arrêtés le même jour, suite à cette marche de solidarité. Par ailleurs, quatre militants, Othman Jmili, Faouzi Sadkaoui (membres de l'AISPP), Khaled Boujemaa (membre du PDP), ainsi que Ali Neffati (ancien prisonnier politique) ont été arrêtés dans l'après-midi du 25 juillet dans un café et écroués à la prison de Bizerte. Ils ont été déférés le 29 juillet devant le tribunal cantonal de Bizerte sous le chef d'accusation d'attroupement sur la voie publique et atteinte aux bonnes mœurs. Leurs avocats ont évoqué devant la cour le fait qu'ils ont été forcés de mettre leur empreinte digitale sur les procès-verbaux qu'ils avaient refusé de signer, lors de l'interrogatoire préliminaire dans les locaux de la police. Les quatre hommes avaient pris part à un rassemblement devant la mairie, organisé dans la matinée du 25 juillet, en compagnie de militants défenseurs des droits humains et politiques, à l'occasion de la fête de la République où des slogans contre la présidence à vie et pour les libertés publiques avaient été scandés. L'affaire a été reportée au 5 août à la demande de la défense. « Ce procès s'était déroulé dans des conditions peu normales : un dispositif policier impressionnant a quadrillé les pourtours du tribunal cantonal, interdisant aux observateurs représentant la société civile tunisienne ainsi qu'à une partie des familles de pénétrer au sein du palais de justice. Les avocats, quant à eux, ont été soumis à un contrôle d'identité pour avoir le droit d'accéder à l'enceinte du tribunal », a indiqué le CNLT. D'autres arrestations ont eu lieu fin juillet. Lotfi Hajji, vice-président de la section de la LTDH de Bizerte, ainsi que Mohamed Ben Saïd, membre de la section de la LTDH de Bizerte, ont été arrêtés le matin du 28 juillet à la sortie de l'autoroute reliant Bizerte à Tunis. Après un contrôle de