Hamma Lakhdar, jeune fellah, originaire de la localité de Djedaïda dans la wilaya d'El oued, avait mené la bataille de Hod Chica les 8, 9 et 10 août 1955 contre les forces coloniales. Celle-ci, dure et sanglante, s'était déroulée dans le Hod Chica (hod ou goth est un cratère où sont plantés les palmiers et Chica en était le propriétaire). Hod Chica se trouve dans la localité de Djedaïda, dans la commune de Magrane, à 25 km à l'est du chef-lieu de la wilaya d'El Oued. Cette région est connue pour avoir livré plusieurs combats contre les forces coloniales, et ce depuis novembre 1954. Cependant, les évènements de Hod Chica s'étaient imposés, non seulement en tant que lutte contre l'occupant, mais aussi pour contrecarrer l'imposture coloniale, alléguant que le Sahara n'était pas concerné par les « événements du nord de l'Algérie ». Les dirigeants de la Révolution algérienne avaient alors décidé de démentir Soustelle et ses généraux en passant à l'action, prouvant ainsi qu'aucune région du pays n'est à l'abri de la résistance contre les forces d'occupation. Des sources locales indiquent que des ordres avaient été donnés à Hamma Lakhdar, commandant d'une unité en stationnement à Zarif El Ouaer, près de Negrine (Tébessa) d'avancer vers le Souf. C'était donc par un été des plus caniculaires que des valeureux combattants, et à leur tête Hamma Lakhdar Ezgzaoui, descendent vers le grand Erg oriental. Les premiers signes de leur action furent repérés par des pelotons de l'armée coloniale au lieudit Ogla Khadra, au nord-est de Magrane et l'alerte générale fut aussitôt donnée ; c'était le 4 août 1955. Trois jours après, le 7 août 1955, une patrouille française subira des tirs de voltigeurs des Moudjahidine. Le même jour, vers 14h30, une patrouille de supplétifs de l'armée coloniale tombera dans une embuscade et sera anéantie sans combattre. Bilan : 19 morts dans les rangs de l'ennemi. Après ce coup d'éclat, le 8 août au matin, les Moudjahidine seront localisés à Hod Chica. Des combats féroces sont alors engagés, et l'aviation coloniale intervient à partir de la base militaire de Téléghma, dans le Constantinois. Les B25 ne cesseront pas de sillonner le ciel, bombardant les lieux, faisant 9 martyrs parmi les combattants algériens. Dans la nuit, les Moudjahidine parviendront à déjouer l'encerclement, et le lendemain, le 9 août, les combats reprennent avec la même intensité au lieudit l'Adharia dans la palmeraie Hod El Ghazal. L'aviation ennemie fera usage de bombes de 100 kg, causant la mort de 14 autres moudjahidine, dont leur chef Chaïb Mohamed Ben Lakhdar, dit Hamma Lakhdar. Ce dernier, grièvement blessé au pied, refusera de rendre les armes en demandant à son compagnon de le laisser. Ce jeune valeureux leader de 25 ans, qui avait par ailleurs participé à d'autres combats et avait été emprisonné, retournera son arme contre lui-même, refusant l'humiliation de se rendre à l'ennemi. Il était 15 h, le 9 août 1955. Fait confirmé par le moudjahid et compagnon de ce martyr, Larbi Ben Dhaou. Le 10 août 1955, à 60 km de Magrane, au lieudit Bir Hamma Hamed, 18 moudjahidine, blessés, en repli, seront repérés et contraints de mener un combat inégal ; ils tomberont au champ d'honneur après avoir consommé toutes leurs munitions. Nous saurons ainsi que la bataille de Hod Chica a démontré que l'Algérie toute entière était en lutte pour sa liberté, contrairement aux assertions de Soustelle et de Guy Mollet, disant que le Sahara n'était pas concerné par la guerre de Libération.