Le président libyen a accepté, avant-hier, de revenir sur sa décision d'abandonner la présidence de l'Union du Maghreb arabe (UMA). « Un geste » qu'il a fait suite à un appel, en ce sens, des ministres des Affaires étrangères de l'organisation réunis le même jour à Tripoli, rapporte l'APS, citant un communiqué de l'UMA. A cette occasion, « les ministres ont mis l'accent sur la nécessité de respecter la charte de l'UMA », est-il ajouté. En outre, Tripoli a annoncé qu'une « réunion de l'UMA devrait avoir lieu dans les plus brefs délais », sans toutefois préciser de date. Il est à rappeler qu'à deux semaines seulement de la fin du mandat, la Libye avait, le 8 décembre, signifié à ses pairs qu'elle renonçait à la présidence de l'UMA. Le motif avancé est la violation de la charte de l'organisation. Un communiqué officiel libyen cite le cas de « l'établissement par la Mauritanie de relations diplomatiques avec Israël », « la coopération militaire de certains pays membres de l'UMA avec des pays étrangers, notamment leur participation à des exercices militaires qui nuisent à la sécurité » de l'organisation et « l'application par les pays maghrébins des sanctions contre la Libye dans le cadre de l'affaire Lockerbie ». Mais ce qui a le plus irrité Kadhafi, c'est sûrement les difficultés à répondre à sa demande pour la mise sur pied d'une commission d'enquête de l'UMA, après les récentes accusations mauritaniennes impliquant Tripoli dans des tentatives de putsch en Mauritanie. Celle-ci avait considéré que la décision de Kadhafi « n'apporte rien de nouveau » à l'organisation maghrébine et que « de toutes les façons, il y aura sans doute quelqu'un pour en prendre la relève ». Sur cette question, il est à signaler que l'Algérie a assumé la présidence tournante de l'UMA depuis le sommet de Tunis en 1994 avant de la céder, pour l'année 2004, à la Libye. Cela alors que les Etats membres de cette organisation n'arrivent pas à ratifier une trentaine d'accords et conventions lancés en commun.