L'euro a rebondi mardi face au dollar, après avoir atteint des plus bas depuis six mois face au billet vert, soutenu par une remontée des cours des matières premières et des indicateurs économiques américains moroses. L'euro valait 1,4783 dollar contre 1,4696 dollar lundi dernier et après avoir plongé dans la matinée à 1,4631 dollar pour un euro, son plus bas niveau face au billet vert depuis le mois de février. La devise européenne progressait face au yen, à 162,15 yens pour un euro, contre 161,83 yens lundi soir. Le dollar reculait face à la monnaie japonaise à 109,67 yens pour un dollar, contre 110,09 yens la veille. « Deux principaux facteurs expliquent le rebond de l'euro face au dollar : l'incapacité du dollar à conserver ses gains lorsqu'il atteint des plus hauts et le rebond des matières premières », a expliqué David Gilmore, du Foreign Exchange Analytics. « Il n'y a plus d'acheteurs quand le dollar atteint des plus hauts, c'est très significatif », a ajouté l'analyste. Les prix des matières premières sont repartis à la hausse, dans le sillage du baril de pétrole qui, après avoir ouvert la séance en baisse à New York, est nettement remonté, après les propos du ministre vénézuélien du Pétrole en faveur d'une réduction de la production. Le plongeon des prix du pétrole, depuis le 11 juillet, s'est traduit par un report des investisseurs des matières premières, considérées comme des valeurs refuges quand le dollar baisse, vers la monnaie américaine, selon les analystes. Côté indicateurs, les craintes d'une inflation aux Etats-Unis ont été ravivées par l'annonce d'une hausse de 1,2% en juillet des prix à la production. Par ailleurs, la crise de l'immobilier était confirmée par deux indicateurs : les mises en chantier de logements ont reculé de 11% entre juin et juillet, touchant leur niveau le plus faible depuis mars 1991, et les permis de construire ont subi une baisse de 17,7%, la plus forte depuis février 1990. « L'inflation est brûlante et l'immobilier glacial : tout l'inverse d'une économie de rêve », a résumé l'économiste indépendant Joel Naroff. Les cambistes s'étaient persuadés que l'économie américaine allait sortir plus rapidement de la crise que l'Europe et le Japon. « Les acteurs du marché (ont pensé) que l'économie américaine serait capable de se rétablir plus rapidement que les autres des conséquences de la crise qu'elle s'est infligée elle-même », a commenté Lutz Karpowitz, économiste de la banque Commerzbank, qualifiant cet optimisme de « pure fiction ». La livre britannique a reculé face à l'euro, à 79,13 pence pour un euro, mais a progressé face au dollar à 1,8676 dollar pour une livre. La devise helvétique est restée stable face à l'euro, à 1,6133 franc suisse pour un euro et a progressé face à la monnaie américaine, à 1,0914 franc suisse pour un dollar. Le yuan chinois a clôturé à 6,8655 yuans pour un dollar contre 6,8710 yuans, lundi.