Le pétrole a reculé de plus d'un dollar hier matin, les marchés craignant une baisse de la demande énergétique face à un ralentissement économique quasi mondial, alors que les installations pétrolières américaines du golfe du Mexique ont été épargnées par l'ouragan Faye. Le baril de Brent pour livraison en octobre cédait 1,06 dollar à 110,88 dollars, par rapport à la clôture de lundi soir, sur l'InterContinental Exchange de Londres. Quant à celui du Light Sweet Crude pour livraison en septembre, il baissait de 1,07 dollar à 111,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Selon les analystes, le marché “manque de conviction, les échanges se font, selon de simples critères techniques, en attendant qu'un nouveau rebondissement ne lui insuffle une nouvelle dynamique”. Après avoir frôlé la semaine dernière le seuil de 110 dollars le baril à Londres, leur plus bas niveau depuis quatre mois, les cours du pétrole manquent de direction claire et oscillent dans une étroite fourchette de prix, selon les observateurs. Les opérateurs craignent qu'un ralentissement économique mondial prononcé ne porte un sérieux coup à la demande, mais ils restent sensibles aux annonces porteuses de menaces sur la production pétrolière. Du côté de l'offre, les craintes liées à l'arrivée de la tempête Faye dans le golfe du Mexique, qui avaient provoqué un rebond des cours lundi matin, se sont estompées à mesure que se précisait sa trajectoire : la tempête ne devrait pas avoir d'impact sur la production et très peu d'impact sur l'activité des raffineries. La promesse par Moscou d'un retrait de ses troupes de Géorgie et l'annonce par la Turquie de la réouverture prochaine de l'oléoduc stratégique Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) ont également rassuré les investisseurs quant aux acheminements des hydrocarbures de la mer Caspienne vers l'Europe. Par ailleurs, le regain du dollar, remonté au plus haut hier depuis six mois face à la monnaie unique, réduit l'attrait du pétrole aux yeux des investisseurs en érodant leur pouvoir d'achat pour cette matière première vendue en devise américaine. Hier matin, l'euro valait 1,4673 dollar contre 1,4696 dollar lundi soir, après avoir plongé à 1,4631 dollar contre un euro, son plus bas niveau face au billet vert depuis le mois de février.