Le projet d'une salle d'opéra pour Constantine est sur le bureau du ministre des Finances, apprend-on auprès du directeur de la culture, Mustapha Nettour. La wilaya a en effet demandé l'inscription de ce projet avec une enveloppe de 1,5 milliard de dinars. L'idée vient répondre à un déficit qui s'affiche plus que jamais depuis que la ville accueille des événements d'envergure internationale. Le théâtre de verdure, réceptionné en 2007, est venu certes renforcer l'infrastructure culturelle d'animation, mais tout le monde sait qu'il ne peut être fonctionnel durant toute l'année et ne peut, de par sa nature, abriter toutes sortes d'événements. Les capacités limitées du théâtre de la ville et l'incurie dans laquelle sont laissées les deux salles de spectacle de la maison de la culture El Khalifa et le palais de la culture Malek Haddad (cette dernière a été refaite entièrement sans tenir compte des exigences techniques de son et de lumière) ont forcé le besoin de construire une belle et grande salle de spectacle à la hauteur de la métropole. Le directeur de la culture ajoute, pour sa part, que toutes les bâtisses symboliques érigées dans la ville, et hormis les hôtels Accor en construction, sont de type colonial, et selon lui, nous avons besoin aujourd'hui de construire un monument important qui reflète la culture et le bâtiment algérien. Ceci dit, une telle ambition est freinée par la rareté, voire l'absence de poches foncières intra-muros, sachant que l'idée ne peut être imaginée ailleurs sans pâtir du risque d'être excentrée.Le Dr. Nettour ose alors proposer deux sites des plus inattendus, à savoir le site occupé actuellement par la maison de la culture El Khalifa, nécessitant par conséquent la disparition de cette dernière, ou encore le site ayant accueilli jusqu'aux années 1970 l'ex- casino. On pense aussi à l'ex-garage Peugeot qui abrite actuellement l'administration de l'état civil, ou encore au site du stade Benabdelmalek qui, pour beaucoup, devient inutile et source de problèmes. Ces idées hardies, si elles venaient à être réalisées, pourraient offrir à Constantine un beau cadeau en faisant d'une pierre deux coups : une nouvelle infrastructure belle et utile d'un côté, et la disparition des bâtiments laids et complètement inutiles qui occupent le centre ville de Constantine de l'autre.