Le tarif de référence applicable à la liste complémentaire des médicaments entrera en vigueur dès le mois d'octobre prochain. Etablie en juin 2008 par le gouvernement et publiée dans le journal officiel le 2 juillet dernier, cette nouvelle liste, rappelle le ministre du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Tayeb Louh, concerne 180 dénominations communes internationales (DCI), représentant 2100 à 2500 marques. Nous avons accordé un délai de trois mois à tous les opérateurs pour qu'ils se préparent à cette nouvelle mesure », déclare le ministre à l'ouverture des travaux d'un séminaire sur le financement de la sécurité sociale, organisé hier à Alger. Un séminaire ayant pour but de dégager d'autres sources et mécanismes de financement de la sécurité sociale. Selon lui, la sécurité sociale, qui a déboursé, en 2007, 141,2 milliards de dinars dont 64,5 milliards dépensés dans le remboursement des médicaments, « risque de connaître à l'avenir un déficit financier ». D'où, indique-t-il, la nécessité de réfléchir à de nouvelles sources de financement. Un financement qui ne devra pas s'appuyer sur l'augmentation des taux de cotisation des salariés à la sécurité sociale. « Cette éventualité est exclue. Il n'y aura pas d'augmentation des cotisations », assure-t-il. Le ministre affirme que son département privilégie la rationalisation des dépenses de la sécurité sociale en encourageant la généralisation des médicaments génériques. « En outre, nous avons axé sur la prévention et le dépistage précoce des maladies. Le secteur a tracé un programme de réalisation de 4 centres régionaux d'imagerie aux quatre coins du pays, dotés d'équipements de pointe pour encourager la prévention par le dépistage et, partant, garantir une plus grande maîtrise des dépenses », enchaîne-t-il. Selon lui, les femmes déclarées à la sécu et âgées de plus de 40 ans vont « recevoir désormais des convocations de la CNAS pour bénéficier de contrôle gratuit pour lutter contre le cancer du sein ». Dans son allocution devant les membres de la commission de réflexion sur le financement de la sécurité sociale, l'orateur affirme qu'il est impératif de chercher, dès maintenant, d'autres moyens de financement de cette institution. Cette commission, mise en place en février 2008, a pour mission essentielle de trouver les moyens adéquats permettant d'atteindre cet objectif. Elle (la commission) doit se renseigner sur les expériences des pays européens et élaborer ses propositions avant la fin du mois de septembre 2008. « Il faut prendre en considération la spécificité de l'Algérie dans l'élaboration de ces propositions », insiste-t-il. En Europe, indique Michel Vigneul, expert belge invité pour exposer les expériences des pays européens en la matière, les financements de la sécurité sociale sont prélevés des taxes sur l'essence et les bénéfices des entreprises. « Il faut arrêter de regarder vers la caisse de la sécurité sociale. Il faut chercher d'autres ressources », dit-il. A la question de savoir quelles sont les mesures prises pour l'amélioration des rapports entre la sécurité sociale et les clients, le ministre se montre peut convaincant. Selon lui, le retard dans les remboursements dont se plaignent les citoyens « ne se produit pas au niveau de la CNAS mais au niveau de la poste ». L'instauration de la carte Chifa (dans 16 wilayas actuellement) vise, selon lui, à faciliter la tâche des assurés. « D'ici à 2013, nous allons généraliser l'utilisation de cette carte à l'échelle nationale et supprimer ainsi les guichets au niveau de la CNAS », enchaîne-t-il.