Face au drame de l'immigration clandestine et au dernier naufrage qui a coûté la vie à 71 réfugiés africains, qui ont trouvé la mort au large du canal de Sicile, le chef de l'église catholique, Benoît XVI, a lancé un appel aux gouvernements européens en faveur des immigrés provenant du continent africain. Rome. De notre correspondante L'actualité italienne de ces derniers jours a rapporté à l'attention de l'opinion publique italienne la dimension tragique du phénomène de l'immigration, notamment celle qui, partant des côtes africaines, parvient aux prix d'une véritable odyssée sur les plages de la Sicile, de la Sardaigne ou de la Calabre. Les images montrant des centaines de ces êtres désespérés, secourus aux large de la Méditerranée, quand il n'est pas trop tard, et escortés ensuite par les garde-côtes qui les accompagnent dans les centres d'accueil où ils sont entassés dans des conditions inhumaines, frappent la conscience des Italiens. Et c'est pour sensibiliser les responsables européens et leur rappeler leur devoir d'assistance envers cette catégorie vulnérable que le souverain pontife a appelé hier les décideurs européens, mais aussi les responsables des pays de provenance des immigrés, à coordonner leurs efforts pour lancer des initiatives concrètes pour faire face à ce drame qui « impose des réponses politiques efficaces ». Lors de l'angélus dominical, prononcé à partir de sa résidence estivale de Castel Gandolfo, dans la périphérie de Rome, Benoît XVI a appelé les autorités européennes à mettre au point « des initiatives et des structures d'accueil idoines à recevoir les sans-papiers ». Le pape a exprimé sa préoccupation face aux souffrances de ceux qui voient dans les pays européens « un port d'espérance pour échapper à des situations hostiles et souvent insoutenables », mais dont la fuite de leur pays « se transforme en tragédie ». S'adressant à ces candidats à l'immigration clandestine, Benoît XVI a appelé « à sensibiliser ces derniers sur la valeur de la vie, un bien précieux à défendre face aux graves risques auxquels ils s'exposent, dans leur quête de conditions de vie meilleures ». Le pape leur rappelle également, « le devoir de légalité qui s'impose à tous ».