La situation a failli dégénérer, hier, devant le cabinet du wali, n'était l'intervention énergique des services de police, venus en force pour contenir la colère des habitants du Bardo. Ces derniers ont investi les alentours, tôt le matin, pour protester contre leur transfert vers des logements F2, situés à la nouvelle ville Ali Mendjeli. La confrontation, quoique brève, entre manifestants et agents de l'ordre public n'a pourtant pas été évitée, lorsque la police commencera à évacuer les protestataires, ayant perturbé la circulation durant plus de 4 heures. L'arrestation, par les agents de l'ordre, d'un manifestant aura eu, d'ailleurs, un effet dissuasif. Selon les contestataires, l'attribution de F2 à des familles nombreuses va à l'encontre de tout bon sens, d'autant plus, ajoutent-ils, qu'en Algérie le taux d'occupation d'un logement descend rarement au-dessous de 6 membres. Par ailleurs, les habitants du quartier du Bardo se sont élevés contre les propos du chef de daïra de Constantine. Selon eux, ce dernier s'est prêté à un véritable « dérapage verbal »à propos des 65 femmes âgées, mères de familles recensées, et qui réclament des logements individuels. le tirage au sort pour l'attribution de 600 logements de types F2 et F3, qui s'est déroulé mardi, a été marqué par des remous à cause du refus d'un nombre de familles d'aller vivre dans ces appartements, alors qu'elles sont nombreuses. D'autres ont carrément refusé de quitter le quartier qu'elles occupent, disent-elles, depuis la Révolution. En tout cas, il s'agit de 1 135 familles concernées par ce transfert. Trois commissions ont été installées, conjointement avec les habitants de Bardo pour « éliminer les indus bénéficiaires et étudier les recours afin de mettre à niveau les indemnités concernant les personnes expropriées, de sorte qu'il n'y aura pas de lésés », a affirmé le wali lors du tirage au sort. Ce dernier a promis à ces familles que « celles qui sont nombreuses vont bénéficier de plus d'un appartement ». On saura que des délégués, désignés par les protestataires, se sont réunis avec le wali. Les habitants, ayant déposé des recours, ont été reçus par le président de commission qui, selon les propos de certains habitants, avec lesquels nous avons pris attache, leur a promis des logements, d'autant plus qu'ils possèdent des actes de propriété.