Le problème des enseignants contractuels de tamazight de la wilaya de Bouira est loin d'être résolu. A quelques jours de la rentrée scolaire, ces enseignants, au nombre de 35, se retrouvent sans travail en raison du non-renouvellement de leur contrat, expiré depuis une année. Le ministère de l'Education nationale leur avait pourtant promis, suite à leur grève de la faim de novembre 2007, une intégration dans le corps de la Fonction publique avant d'être détachés à l'école de formation de Ben Aknoun (Alger) pour obtenir une licence d'enseignement en tamazight. La promesse a été faite en présence du vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN) et député de Bouira, Mohamed Seghir Kara, qui était intervenu pour le règlement du problème l'année dernière. Aujourd'hui, ces enseignants sont plus que jamais inquiets de n'avoir rien vu venir du côté du ministère de l'Education. « Nous n'avons jusque-là rien eu, absolument rien. Les promesses du ministère n'ont pas été tenues », a indiqué Djamel Si Larbi, l'un des enseignants contractuels. Une dizaine de ces enseignants s'est déplacée hier à Alger et a rencontré M. Kara, qui n'a rien trouvé à dire hormis qu'il tenterait de joindre au téléphone le ministre de l'Education pour des explications. « Lui-même était gêné et étonné de la situation », a ajouté notre interlocuteur, qui n'exclut pas que les enseignants reprennent le chemin de la protestation si le ministère revient sur ses engagements. Ces personnes, pères ou mères de famille, qui ont enseigné tamazight pendant plusieurs années (5 ans pour la plupart), ont vu leurs contrats de travail unilatéralement rompus par le ministère à la rentrée 2007-2008. Après avoir épuisé toutes les voies de recours, ils avaient observé une grève de la faim illimitée qu'ils avaient suspendue suite aux promesses du ministère de l'Education. Les enseignants contractuels de tamazight, il faut le dire, subissent en silence depuis des années des atteintes à leurs droits sociaux. Outre leur statut précaire, ils perçoivent une rémunération inférieure et versée avec des retards qui dépassent parfois une année. De plus, ils exercent dans des conditions plus pénibles que beaucoup de leurs collègues, en raison notamment du fait qu'ils sont employés dans plusieurs sites éloignés les uns des autres. Aujourd'hui, le ministère de l'Education nationale a, une fois de plus, failli à ses engagements. Le département de Boubakeur Benbouzid a, en effet, laissé ces enseignants sur le carreau, après les avoir exploités pendant plusieurs années.