L'ambassadeur du royaume d'Arabie Saoudite a convié hier la presse nationale à l'effet de « stopper la campagne de désinformation contre notre institution ». Ainsi, 24 heures après la montée au créneau de certaines agences de voyages accusant l'ambassade d'avoir réduit considérablement le nombre de visas accordés dans le cadre de la omra, les autorités diplomatiques de ce pays répondent en s'en lavant les mains. C'est donc un début de polémique que le représentant du royaume wahabite a tenté d'arrêter hier en donnant aux journalistes tous les détails des opérations de prise en charge des hadjis. Chiffres à l'appui, SEM, l'ambassadeur Samy Salah a d'emblée rejeté l'accusation d'avoir réduit le « quota » algérien des visas pour la omra du Ramadhan. « Cette affirmation n'a aucun fondement. Non seulement, il n'existe pas de quotas omra contrairement au hadj, mais en plus le nombre de visas progresse d'année en année », a-t-il souligné. Il affirme ainsi que pas moins de 114 000 visas ont été délivrés jusqu'à hier et que ce nombre s'élèvera autour de 130 000 d'ici à la dernière semaine du mois sacré. « C'est ça la réduction dont ils parlent ? », ironise l'ambassadeur avant d'annoncer que le nombre de visas a plutôt augmenté de 10% cette année puisqu'il a été seulement de l'ordre de 99 700 visas durant les omra de l'année dernière. L'ambassadeur rappelle dans le même ordre d'idées que son institution est tenue de respecter les clauses d'un procès-verbal signé avec les autorités algériennes, autrement dit, elle ne peut réduire le nombre de visas quand bien elle l'aurait souhaité. Pour l'ambassadeur, les accusations de certaines agences de voyages dénotent leur « manque de professionnalisme et de leur faillite organique ». Bien qu'il eut reconnu que son ambassade a opté pour les visas biométriques juste à la veille du début de la omra, prenant un peu au dépourvu les agences, il soutient cependant que « les responsables de ces agences impliquées dans la omra ont été informés à temps ! » Telle n'est pas la version racontée par les agences de voyages qui accusent l'ambassade d'avoir décidé de « manière unilatérale » de réduire le nombre de visas suite au passage au système biométrique, alors qu'elles avaient déjà pris des engagements aux lieux saints de l'Islam avec leurs partenaires saoudiens (location des immeubles et des autobus). Il est bien sûr loisible d'imaginer l'ampleur des pertes auxquelles ces agences vont devoir faire face. Pour autant, l'ambassadeur du royaume d'Arabie Saoudite en Algérie s'en lave les mains et lave celles des autorités de son pays qui, d'après lui, travaillent uniquement pour le confort des hadjis ». L'ambassadeur a tenu à lever un malentendu sur le fait que son pays « ne prend pas un rial de tous les frais payés par les hadjis. L'opinion publique algérienne doit savoir que ce sont les agences privées saoudiennes partenaires des agences algériennes qui encaissent toutes sortes de taxes ». Transition faite, l'ambassadeur promet que les opérations de délivrance des visas pour le hadj 2008 commenceront le 5 octobre prochain. Une nouveauté tout de même pour les Algériens : désormais 50% des hadjis, soit près de 18 000 personnes, iront directement à Médine sans avoir à transiter par Djeddah puis La Mecque avec tous les aléas du transport et de la fatigue. Quant à la bonne prise en charge et le suivi de nos hadjis, le diplomate ne promet absolument rien et pour cause, « cela relève de l'office algérien du hadj » qui vient d'effectuer les passations de consignes avec le ministère des Affaires religieuses.