Nous ne sommes pas en mesure d'offrir, pour le moment, un produit parfait à nos élèves, mais nous pouvons rassurer les concernés que les manuels scolaires produits cette année ne contiennent aucune erreur. » Ce sont là les déclarations, ou plutôt les promesses, faites hier par M. Hamani, directeur général de l'office national des publications scolaires (ONPS), lors d'une conférence de presse animée au siège de cette institution. Faut-il prendre pour argent comptant ces déclarations ? Il est à rappeler que l'année dernière, à la même période, Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, avait tenu le même discours en déclarant avec certitude et fierté que des inspecteurs et des correcteurs ont été désignés pour revoir et corriger dans le moindre détail tous les manuels scolaires. Résultat de cette opération : des livres bourrés de fautes ont été servis aux élèves. M. Hamani ne pouvait nier cet état de fait, mais a tenté d'excuser les lacunes constatées à plusieurs niveaux par le fait que la réforme du système éducatif a été mise en œuvre dans la précipitation. Il fallait, de son avis, répondre en un laps de temps à une urgence consistant à équiper tous les élèves d'un livre scolaire. « Aujourd'hui, la réforme est pratiquement terminée. Nous sommes en train de revoir le contenu des manuels et nous sommes même en train de réfléchir à la révision complète de ces livres. Certes, le parfait n'existe pas, mais l'amélioration peut se faire graduellement », a souligné M. Boubekeur, directeur général de l'Institut national de recherche en éducation (INRE). Les animateurs de la conférence ont avoué que le ministère a fonctionné au ralenti et avec prudence afin d'éviter la reconduction des anomalies relevées durant les années précédentes. Dans ce contexte, M. Hamani a observé que la commission nationale de révision du livre scolaire, installée l'an dernier, a mis en place 120 groupes de travail sur l'ensemble du territoire national qui ont eu pour mission de se pencher sur les différents manuels et livres scolaires des trois cycles de l'enseignement. « Nous avons pris en considération les propositions des groupes de travail et nous avons fait appel à des universitaires qui nous ont aidés dans cette lourde tâche. Nous avons, à cet effet, corrigé toutes les erreurs. Des efforts ont été concentrés cette année sur l'amélioration de la qualité du livre scolaire et la correction des erreurs décelées dans 148 manuels scolaires », a indiqué M. Hamani. Ce dernier a tenu par ailleurs à préciser que les livres en stocks ont tous été revus et des errata ont été introduits en bas des pages où il a été constaté des erreurs. Cela vise, selon le conférencier, à attirer l'attention des élèves. Il reste que des correctifs n'ont pu être portés aux livres déjà vendus aux élèves. Avec du recul, les responsables au niveau du département de M. Benbouzid estiment avoir le temps nécessaire pour opérer les changements qui s'imposent sur les différentes étapes de la réforme, que ce soit en matière de disponibilité des manuels, de contenu, de programmes, d'horaires... En somme, une sorte de réforme de la réforme. En outre, et suite aux instructions du ministre de l'Education nationale, il a été procédé pour la première fois à la réalisation d'un million de livres destinés aux élèves du préscolaire et qui seront distribués gratuitement. Quatre nouveaux livres de français destinés aux élèves des 4e et 5e années primaires ont été confectionnés cette année ainsi que la réalisation de deux nouveaux cahiers d'exercices de maths et d'arabe pour la 3e année primaire. M. Boubekeur a soutenu que tous les directeurs des établissements scolaires ont fait la liste de leurs besoins en matière de manuels et que tous ont tous été servis.