Les personnels de l'Education et de la formation affiliés au Satef menacent de retourner au front social, promettant ainsi une rentrée sociale des plus turbulentes. Devant ce qu'ils appellent le « cynisme » du gouvernement et son « obstination » à imposer aux travailleurs un « calvaire social intenable » pendant que le pays affiche une aisance financière inégalée, les travailleurs du Satef ont fixé un ultimatum aux pouvoirs publics pour l'ouverture d'une négociation sociale « sérieuse ». Ils revendiquent un « salaire décent indexé sur le pouvoir d'achat assurant une vie dans la dignité », ainsi que de négocier un statut permettant « une évolution dans la carrière et des conditions de travail adéquates ». Dans un communiqué adressé à notre rédaction, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) souligne que cette rentrée scolaire constitue un autre « saut dans l'inconnu ». Ils dénoncent le fait que le statut particulier ait été avalisé en « vase clos » par, disent-ils, un gouvernement qui a généralisé la « précarité de l'emploi » et qui a instauré « une ségrégation intolérable entre travailleurs justifiant du même niveau de qualification ». « Le régime indemnitaire retardé jusqu'à 2009 apportera au plus 10% d'augmentation (selon la masse salariale prévue par le projet de loi de finances 2009 adopté par le gouvernement), alors que l'inflation atteindra la barre des 15% pour l'année 2008 », croit savoir le Satef. Le syndicat dénonce, par ailleurs, la politique qui a causé la surcharge des classes. « Résultat d'une réforme imposée à toute la communauté éducative sans aucune concertation et pilotée telle une navigation à vue, l'école algérienne est condamnée à tirer pendant sept années le boulet du doublement des effectifs pour toute une cohorte d'élèves. Les replâtrages de dernière minute n'absorberont qu'une petite partie de ces sureffectifs ingérables. Comment, dès lors, oser placer cette rentrée scolaire sous le slogan de la « qualité pédagogique » quand les salles croulent sous des effectifs de 60 élèves », peut-on lire dans le communiqué. Et de s'interroger : « 3,8 millions d'élèves, soit un élève sur deux, souffrent des affres de la pauvreté, de l'aveu même du ministre puisque nécessitant une aumône de l'Etat pour pouvoir effectuer la rentrée scolaire. Qu'en sera-t-il pour ces élèves pour couvrir les dépenses de leur scolarité pendant toute l'année. »