« Yankees de merde, allez cent fois au diable... En solidarité avec la Bolivie, l'ambassadeur yankee (Patrick Duddy) à Caracas a 72 heures pour sortir du Venezuela », clamait le président vénézuélien, Hugo Chavez, au soir du 11 septembre, lors d'un meeting dans la région centrale de Carabobo en solidarité avec la Bolivie qui a expulsé jeudi l'ambassadeur américain, l'accusant d'être en mèche avec l'opposition. Le leader bolivarien a menacé d'intervenir en Bolivie en y soutenant des « mouvements armés » si des putschistes écartaient ou assassinaient le président Evo Morales. « S'il faut créer un, deux ou trois Vietnam, nous y sommes disposés », a lancé Hugo Chavez, s'érigeant apparemment en défenseur de tous les gouvernements d'Amérique latine dominés par la gauche radicale. Quelques heures plus tôt, Chavez dénonçait un complot putschiste qu'aurait ourdi Washington. Des officiers vénézuéliens sont arrêtés. Ils projetaient, paraît-il, d'abattre l'avion de Chavez ou de bombarder le palais présidentiel. Mais selon la chaîne de télévision Globovision, hostile au pouvoir de Chavez, les enregistrements de conversations entre conspirateurs supposés remonteraient à février 2005. L'opposition parle de stratagème d'intoxication à l'approche des élections régionales et municipales de novembre. Hugo Chavez chercherait en outre, selon ses adversaires, à détourner l'attention d'un procès qui révélerait son financement clandestin de la campagne électorale de la présidente argentine, Cristina Kirchner, élue en octobre 2007.