Les laboratoires du contrôle de la qualité, qu'ils soient publics ou privés, ont du pain sur la planche pendant le mois du Ramadhan, car c'est pendant cette période considérée à risque que tout est permis et que tout est « commerçable ». Ainsi, en l'espace de 10 jours, les agents du contrôle et de la répression des fraudes ont eu à prélever pas moins de 37 échantillons sur les produits mis sur le marché à Annaba, aux fins d'analyses microbiologiques et physicochimiques. Le défaut d'hygiène et l'absence d'étiquetage sur les produits commercialisés admettent le doute sur la conformité et la qualité des produits. Pour ces infractions, soit le défaut d'hygiène et les mauvaises conditions d'entreposage, plus de 50 commerçants et producteurs ont été verbalisés. Près d'une vingtaine d'autres ont été notifiés de la décision de fermeture administrative de leurs commerces ou unités de production pour détention ou vente de produits impropres à la consommation. Avec la libéralisation anarchique et sans balises du commerce extérieur, le marché national, et tout particulièrement celui de Annaba, sert aujourd'hui de débouchés aux produits rebutés et déclassés d'outre-mer. Il faut dire que l'anarchie et le laisser-faire ont atteint leur paroxysme. Est-ce que tous les produits exposés sont consommables ? Ni la dizaine de laboratoires privés de Annaba, ni celui relevant des services du commerce ne sauront trouver de réponse. La situation est si complexe que même les 52 laboratoires implantés au niveau des 15 wilayas de l'Est et agréés par le ministère du Commerce ne sauraient suffire pour arriver à maîtriser le marché agroalimentaire à Annaba. En outre, s'agissant de produits assez sensibles, tels les arômes et édulcorants alimentaires, le laboratoire spécialisé de Sétif est souvent sollicité par les services du contrôle de la qualité et de répression des fraudes de Annaba. Au total, un réseau national de 32 laboratoires relevant du ministère du Commerce s'est mis en place, dont 13 sont en projet.