Pour arriver avant l'heure chez eux, soit le moment du « f'tour », c'est une véritable course contre la montre que se font, hélas, bon nombre d'automobilistes durant ce mois de carême sur la tristement célèbre RN5, et ce, à l'approche de l'Adhan (muezzin appelant à la prière et à la rupture du jeûne). Ce phénomène d'excès de vitesse qui fait que les chauffeurs ont la manie d'appuyer follement sur le champignon, explique bien la recrudescence des infractions aux règles élémentaires de la conduite. En effet, ces chauffards ne se gênent plus dans un élan d'aventure zélée à effectuer des dépassements même en plein virage mettant de facto leur vie et celle des autres automobilistes en danger. Telles sont les raisons ayant provoqué plusieurs accidents survenus sur la RN5, ces jours-ci, à l'instar d'un bus, venant d'Alger à destination de Sétif, qui s'est renversé en roulant à toute allure au lieudit Dallas dans la commune de Taourirt, à 45 km de la ville de Bouira. Après avoir fait plusieurs tonneaux, le bus s'immobilisa, en travers de la chaussée. Cela n'a pas manqué de bouchonner la route au trafic pendant des heures, n'était-ce l'intervention de la Gendarmerie qui a remis un brin d'ordre permettant ainsi aux autres véhicules coincés de continuer leur chemin. Bilan macabre de l'accident : trois voyageurs ont rendu l'âme sur place pendant qu'une dizaine d'autres avaient eu des blessures plus au moins graves. Admis en urgence à l'hôpital de M'Chedallah, le nombre grandissant de victimes avait, témoigne-t-on, laissé pantois le personnel médical, qui est souvent dépassé, mais a eu au mois le mérite de sauver plusieurs victimes dont les blessures sont sans gravité. Par ailleurs, un autre accident grave a été enregistré également à Ighrem, village relevant de la commune d'Ahnif, où le télescopage de deux véhicules touristiques roulant en sens inverse a fait deux morts sur place. Les secouristes dépêchés sur les lieux n'avaient pu que constater les dégâts dramatiques. D'autres collusions et dérapages de véhicules ont été en outre enregistrés çà et là à travers le territoire de wilaya mais sans qu'il y ait des morts. En tout état de cause, le commun des observateurs se demande à quoi servent ces radars qui obligent, comble d'ironie, le citoyen à rouler à 80 km/h dans les autoroutes lorsqu'on sait que l'utilité de ce bien de la technologie est plutôt ailleurs étant entendu que le gros des infractions et de violence routière est au niveau des grandes routes nationales, à l'image de la RN5 qui tend à devenir un véritable mouroir.