Le ministre de la Formation professionnelle, El Hadi Khaldi, qui a réuni hier ses directeurs régionaux au siège de son ministère, a insisté sur la nécessité de réintégrer les jeunes victimes du terrorisme qui n'ont pas pu rejoindre les bancs de l'école dans les années 1990. « L'une des directives du président de la République consiste en la prise en charge de la frange de la société qui, à cause des drames de la décennie noire, n'a aucun niveau scolaire », a annoncé M. Khaldi. Il s'agit, souligne-t-il, des adolescents qui auraient aujourd'hui entre 13 et 14 ans et qui ont dû fuir leur douar à cause du terrorisme. Pas moins de 80 spécialités (sur les 301 existantes) ont ainsi été ouvertes aux victimes du terrorisme. Il n'y a cependant pas de statistiques sur le nombre exact de personnes qui n'ont pas pu suivre le cursus scolaire pendant les années noires. « Nous nous basons sur les chiffres du ministère de l'Education nationale, 2,5 millions de personnes n'ont pas reçu d'alphabétisation », précise M. Khaldi. La rentrée de la formation professionnelle est prévue pour le 25 octobre prochain. Dorénavant, a souligné le ministre, il y aura un décalage de plus d'un mois entre la rentrée scolaire et celle de la formation professionnelle pour permettre aux élèves d'examiner t les voies et les moyens de reprendre le chemin de l'école. « Un mois serait suffisant pour faire des recours au niveau du département de l'éducation. La formation professionnelle sera ainsi une deuxième chance pour les élèves qui n'ont plus leur place dans l'éducation », a estimé M. Khaldi. Le ministre de la Formation professionnelle a assuré qu'il n'y aura pas de surcharge cette année. Il est prévu la réception de 39 nouveaux établissements de formation et d'enseignement professionnels et l'extension de 22 structures, ce qui portera le nombre de structures à 1035 à travers le territoire national. Au total, plus de 45 300 places d'internat dans différentes wilayas en plus de 282 sections détachées en milieu rural sont mobilisées. Sur le plan pédagogique, il est essentiel, poursuit M. Khaldi, de concorder la formation professionnelle avec les besoins du marché. Pour adapter les dernières tendances technologiques dans les structures de la formation professionnelle, l'Etat a dégagé une enveloppe de 40 milliards de dinars. En tout, les effectifs en formation s'élèvent à 473 570 stagiaires et apprentis. Ils seront, à la rentrée d'octobre 2008, plus de 654 000 dont 200 000 nouveaux stagiaires. Les responsables du secteur se réjouissent de l'afflux vers la formation professionnelle. Même les diplômés s'y mettent. Leur nombre est passé de 86 400 en 1999 à 172 000 en 2007, soit un accroissement de 88%.