Se basant sur des études effectuées par l'institution qu'il dirige, M. Laksaci a affirmé que le taux de change effectif réel du dinar est proche, depuis 2003, de son niveau d'équilibre de long terme. « Ce qui est en phase avec l'évaluation du Fond monétaire international (FMI) (...). La Banque d'Algérie a poursuivi au premier semestre 2008 la stabilité du taux de change effectif réel du dinar, dans un contexte international caractérisé par la volatibilité sur les marchés financiers, monétaires et des changes par la résurgence de l'inflation au niveau mondial, notamment dans les pays partenaires de l'Algérie. Ce qui a nécessité un suivi plus particulier de l'évolution à court terme des prix relatifs, pendant que le dollar américain s'est déprécié par rapport à l'euro au cours du premier semestre 2008, à l'exception du mois de mai. » Poursuivant son analyse, il a indiqué que l'appréciation du dinar par rapport au dollars américain, conjuguée à un effet de balancier en matière d'évolution du cours du dinar/euros, dépréciation au cours du premier trimestre, suivie d'une appréciation au second trimestre, « ont conduit à la consolidation à court terme du taux de change effectif réel du dinar ». Il a estimé que l'amélioration de la situation financière extérieure du pays à partir du début de l'année 2000 a permis de ramener les indicateurs de la dette extérieure à des niveaux soutenables, particulièrement depuis 2004 avec la mise en œuvre du remboursement par anticipation, notamment durant les années 2005-2006, et qui a favorisé une forte réduction de la dette publique extérieure. Ainsi, selon lui, la dette extérieure à moyen et à long termes se situait, à la fin juin 2008, légèrement au-dessus de 4 milliards de dollars contre 4,889 milliards de dollars à fin 2007, soit 3,6% du produit inférieur brut (PIB), après un passage de 16,485 milliards de dollars à fin 2005, à 5,062 milliards de dollars à fin 2006. La politique de paiement de la dette par anticipation a permis, a-t-il relevé, un emploi économiquement efficient du surcroît des ressources, « d'autant plus que les graves turbulences sur les marchés financiers internationaux depuis la mi-2007 ont conduit à un durcissement des conditions de crédit des banques internationales. La forte appréciation de l'euro par rapport au dollars aurait eu un important effet de valorisation de la dette extérieure avec un effet négatif sur le budget de l'Etat, si les remboursements par anticipation n'avaient pas été conduits avant l'avènement de la crise financière internationale ». Il a souligné que la situation monétaire du premier semestre 2008 ainsi que celle de 2007 « ont montré une évolution d'une masse monétaire qui continue à être tirée par l'agrégat des avoirs extérieurs nets, d'autant que ces derniers dépassent depuis fin 2005 les liquidités monétaires et quasi monétaires dans l'économie nationale ». Pour lui, les réserves de change détenues par la BA restent la première source d'expansion monétaire.