Le fait notable à mettre à l'actif de la présente rentrée scolaire est incontestablement cette extraordinaire disponibilité d'articles scolaires que le chaland découvre à loisir au niveau des librairies comme chez les marchands occasionnels qui écument les trottoirs. Une profusion de fournitures de fabrication locale et de « made in China » vous accroche là ou vous êtes : en soirée, sur les grands boulevards d'une quelconque localité, dans une ruelle commerçante comme dans les marchés quotidiens. Les étals de circonstance sont littéralement pris d'assaut et les chalands n'ont que l'embarras du choix face à l'extraordinaire abondance des produits scolaires qui jonchent de simples cartons d'emballage alignés à même le sol. Un engouement sans pareil qu'une femme explique par « les prix abordables appliqués », et qui dira : « L'on peut, sans coup férir, économiser 5 DA sur l'achat d'un cahier 64 ou 96 pages, 10 à 15 DA concernant un cahier volumineux, 100 à 150 DA pour ce qui du sac à dos, tandis qu'on peut dégoter 2 à 3 stylos Bic pour le prix d'un seul chez le libraire du coin ». Et d'ajouter : « Et avec les dépenses faramineuses que nous occasionnent cette sacrée rentrée des classes, Ramadhan et bientôt l'Aïd El Fitr, j'avoue ne pas cracher sur l'économie de quelques billets, car un cahier est un cahier qu'il soit chinois, taiwanais ou algérien », enchaîne-t-elle. Certaines personnes nostalgiques que nous avons interrogées trouvent « redondant et excessif » la prescription d'une litanie de manuels et fournitures. Selon les estimations qui nous ont été données, l'achat des seules fournitures scolaires d'un élève de 1ère ou de 2ème année préparatoire revient en moyenne à 300-400 DA, et plus de 1 000 DA pour couvrir les frais d'un collégien, bien entendu, les effets vestimentaires, le cartable, la paire de baskets, Jean's, blouse et tablier, ne sont pas comptabilisés. Justement, à propos de livres scolaires, plusieurs directeurs d'écoles et de CEM nous ont affirmé que cet aspect de la rentrée scolaire ne pose aucun problème. En effet, nous avons constaté de visu, qu'en dépit de leur cherté, ceux-ci sont disponibles au niveau de la plupart des établissements pédagogiques, du moins en ce qui concerne les cycles primaire et moyen. Force est de reconnaître, cependant, que ceux sont les prix qui font jaser cette fois-ci. Et pour cause, il faut débourser 1 720 DA pour avoir la totalité des livres d'un collégien de 1ère année moyenne et 2 210 DA s'agissant d'un élève de 2ème année. Quant aux livres de 1ère année et de 2ème année préparatoire, ils sont respectivement cédés à hauteur de 600 et 850 DA. Et comme la plupart des ménages comptent en moyenne 2 à 3 potaches scolarisés, tous paliers confondus, c'est carrément l'hémorragie des bourses et le désarroi des familles au revenu modeste. En attendant, bien sûr, l'autre grande saignée des bourses que supposent les fêtes de l'Aïd El Fitr.